mercredi 16 février 2011
Les musiciens sont remontés au créneau lors d’une conférence de presse mercredi à Douala.
Le préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilaï, devrait, sous peu, signer un arrêté interdisant la vente de CD piratés dans le département. Telle est en substance le point principal de la conférence de presse donnée mercredi par le chanteur Papillon, en sa qualité de président du Comité musical de lutte contre la piraterie (Cmlp). Une rencontre avec les hommes de média tenue en présence de la représentante du préfet, Mme Leheche, chef du Bureau des Affaires sociales et culturelles à la préfecture.
Saluer l’initiative du préfet, tel a été le leitmotiv de "Mot’a Nguigna" pour justifier la rencontre qui a attiré nombre d’hommes de médias et peu d’artistes. Une absence qui n’est que le reflet du manque d’implication dans la lutte contre la piraterie, selon le président du Cmpl. Loquace comme à son habitude, Papillon a souligné les conditions difficiles dans lesquelles vivent les artistes, et en a appelé à l’union des efforts contre la piraterie, qui ne se limite pas à la seule musique.
Autant de résolutions qui n’ont pas levé les doutes de la presse et même de certains artistes sur l’applicabilité concrète de la future décision préfectorale. D’aucuns n’ont pas manqué de souligner les précédents combats menés par le Cmpl, avec des résultats peu probants, et une piraterie qui s’est même aggravée. Souligné aussi, le manque de cohésion chez les artistes.
Autant de questions qui n’ont pas freiné l’enthousiasme de Papillon, préoccupé par l’avenir de la musique camerounaise : « Notre musique a trop de problèmes. Problèmes également de diffusion des œuvres camerounaises dans les différents espaces et les différents médias. Si vous voulez passer sur une chaîne, vous devez payer, alors qu’on passe des artistes étrangers gratuitement ». Et ne venez pas lui parler de qualité. Son souci c’est le « patriotisme ».
La musique camerounaise en voie d’extinction ? La crainte est partagée par le directeur de JPS Productions, Basile Ekoumé, qui a relevé l’absence d’une sortie de disque majeure en 2010, avant de terminer sur des mots fatalistes : « Notre culture est en train de mourir ». Autant de doléances enregistrées par Mme Leheche, qui a promis de « transmettre le message au préfet pour qu’il prenne des mesures afin que le Comité puisse jouir du fruit de ses efforts ».
Par CT