jeudi 21 juin 2012
Il a écrit des chansons pour plusieurs artistes musiciens. Sa plume a même contribué au succès de beaucoup d’entr’eux. Mais sobre, loin de tout esprit polémiste, il préfère taire leurs noms. Bel exemple pour un musicien congolais. Cependant en dépit de cette modestie, il refuse d’être cet éternel « mercenaire » au service des autres. Pour, dit-il, « enfin cueillir les fruits de mon travail ». Il a déjà annoncé « Divorce à l’amiable », son premier album. Un titre évocateur, peut-être pour annoncer la rupture ou mieux, le divorce avec les anciens bénéficiaires de ses services.
Avec la Rumba odemba, il entend s’imposer là où plusieurs de ses collègues ont mordu la poussière. Nzuzi Makambo a une stratégie : « éviter de commette les erreurs commises par ses pairs ». Inconnu du public congolais puisqu’héros dans l’ombre, étant resté dans l’anonymat pour propulser les autres (Les Kinois parlent de « kofula »). Cet artiste qui évolue en Europe réussira-t-il son pari, pour « cueillir enfin les fruits de son travail » ? « Divorce à l’amiable » qui sortira bientôt le dira. En attendant, il s’est prêté aux questions de Digitalcongo.net.
MMC : Vous êtes parolier, vous avez écrit pour plusieurs artistes de la Rdc. Vous avez décidé de vous jeter vous-même à l’eau en interprétant vos œuvres. D’ailleurs, vous êtes déjà en chantier, en train de réaliser votre premier album. Peut –on en connaître le titre phare, combien de chansons compte-t-il, qu’est-ce qui a motivé votre décision ?
NZM : Merci de m’avoir donné la parole. C’est vrai, j’ai bel et bien écrit des chansons pour plusieurs collègues artistes congolais. Si j’ai décidé de me mettre au devant de la scène, c’est tout juste pour enfin cueillir les fruits de mon travail, il s’agit d’un album de dix titres, son titre phare est « Divorce à l’amiable ».
MMC : Êtes vous sûr de réussir là où beaucoup ont aussi réussi, comme Koffi Olomide, Wazekwa, mais où les autres ont échoué ? C’est le cas de Pascal Phoba… Ne pensez-vous pas que votre casquette de parolier était suffisante ?
Je tiens d’abord à remercier Koffi Olomide et Wazekwa qui sont de bons paroliers ; j’ai beaucoup d’estime et de respect envers eux. Quant à tous les paroliers qui sont passés avant moi, même s’ils ont échoué, je leur demanderai de revenir sur scène car la planète musicale est un champ parsemé d’épines. Quant à moi, pour ne pas échouer, je ferai de mon mieux pour éviter les erreurs commises par mes pairs.
Quel est, à l’heure actuelle, le niveau d’avancement des travaux de votre opus ?
J’ai déjà commencé le mixage de mon album depuis quelques jours.
Quelles sont les surprises que vous réservez à vos fanatiques ?
La surprise que je réserve aux mélomanes qui aiment la bonne musique ? J’ai eu l’audace de faire des duos que même mon idole le poète Lutumba Simarro n’a pas osés.
Quel est le style que vous exploitez dans votre album ?
Le style que j’ai choisi pour faire ma musique, c’est bien la Rumba odemba congolaise.
Sans vouloir provoquer la polémique, pourriez-vous rappeler aux mélomanes, les chansons que vous avez cédées aux musiciens et si possible citer les noms des bénéficiaires de vos services ?
Je ne veux surtout pas verser dans la polémique, je me réserve donc de citer les chansons que j’ai cédées et encore moins, les noms des artistes musiciens, car dire la vérité est une arme silencieuse qui tue le parolier. Je ne veux pas commettre les mêmes erreurs que les paroliers qui m’ont précédé, mais je peux vous assurer que les mélomanes vont me reconnaître, reconnaître ma valeur, celle d’un parolier hors paire à travers mon album « Divorce à l’amiable ».
En tant que parolier, qu’est-ce que ce métier, s’il faut le considérer comme tel, vous a-t-il procuré comme souvenir ?
Je suis très content de travailler avec des artistes qui m’ont accueilli avec joie et ils sont là pour m’apprendre les ficelles du métier, et surtout à me professionnaliser.
Avez-vous un groupe d’accompagnement ou comptez-vous en monter un, qu’allez-vous faire dans les cas de certaines invitations qui nécessiteraient des concerts en live ?
Pour le moment, je n’ai pas de groupe mais je compte en avoir un bientôt à Kinshasa.
Kinshasa, on le sait est la capitale de la musique africaine. L’expérience a prouvé que généralement un musicien congolais qui a réalisé un album à partir de l’étranger, pour que celui-ci puisse décoller, il doit être adopté par les Kinois. Quelles sont les dispositions que vous avez prises face à la concurrence et pour pouvoir convaincre ces mélomanes très exigeants bien qu’actuellement, ils soient obligés de tout consommer ?
Les Kinoises et les Kinois, c’est un peuple très gentil que j’apprécie beaucoup et pour qu’ils puissent m’adopter, il n y’ a pas trente deux solutions. Je leur ramènerai une bonne rumba, de la rumba ancienne mais avec un nouveau son, avec de beaux textes et de belles mélodies
On voit en médaillon sur l’affiche annonçant votre album Josky Kiambukuta, Malage de Lugendo, Canta Nyboma, Simarro, Luciana Demingongo … Quel rôle chacun de ces artistes a-t-il joué dans la réalisation de votre projet ?
Je suis très content des artistes qui ont participé dans mon album, ceux que vous venez de citer mais aussi Caen Madoka, Elba Top, Endho, Fayla, Delvis Salseiro…, ils ne sont pas seulement venus chanter ou jouer mais chacun a apporté son savoir-faire.
Un mot sur la musique congolaise en général et en particulier sur votre collègue Ndombe Opetum qui vient de nous quitter.
C’est vraiment triste que la mort soit encore venue frapper la famille musicale, arracher si brutalement un grand monsieur de la musique congolaise. C’est triste pour le peuple congolais et pour la famille Bana Ok. Que son âme repose en paix et que la terre de nos ancêtres lui soit douce. Quant à moi Nzuzi Makambo, je ne manquerai pas de lui rendre hommage dans mon album « Divorce à l’amiable ». Merci. En attendant la sortie de mon album, on peut me joindre à mon adresse e-mail : « nzuzi-makambo@hotmail.fr »