mercredi 5 décembre 2012
C’est le message délivré hier dimanche 2 décembre 2012 sur les berges du Wouri, à l’occasion de la fête annuelle du peuple sawa.
« Les ancêtres sont satisfaits du travail abattu pendant ces deux dernières années. Ils insistent que le combat mené pour la paix continue. Maintenant, ils demandent que nous soyons véridiques, que nous apprenions à dire la vérité ». Tels sont les propos de Sammet Bell, secrétaire général du Ngondo, hier dimanche 2 décembre 2012 à Douala. A l’occasion de la fête traditionnelle du peuple sawa (de Campo à Mamfe), le message tant attendu des ancêtres a été rendu public. Celui-ci s’appuie sur les thématiques de paix de ces deux dernières années, et déroule le tapis rouge à la nécessaire manifestation de la vérité pour un développement harmonieux des activités des fils et filles Sawa.
C’est dans la pure tradition sawa que les rites d’interprétation de ce message se sont déroulés. De l’immersion à la lecture en passant par la case sacrée et la remise du panier au président du Ngondo qui autorise le secrétaire général à procéder à l’annonce publique, aucun détail n’a été négligé lors de cette grand’messe de l’eau qui a connu la participation, comme à l’accoutumée, des membres, anciens et présents, du gouvernement, des autorités de la ville et de la région dont le gouverneur du Littoral, des élites extérieures et des forces vives natives ou non du département du Wouri. Si certaines sources ont fait état quelques jours auparavant d’un « non message » cette année, suite au décès du Prince René Douala Manga Bell dont la succession est attendue, il n’en est rien car « les ancêtres ont reconnu le travail abattu par les fils sawa et les autorités pendant tout ce temps. C’est grâce à tous ces efforts conjugués, à cette synergie d’actions que la paix a pu être maintenue. Il faut que cette paix soit un acquis. C’est pourquoi les ancêtres ont demandé de ne point baisser les bras », pense Benoit Pascal Ebonguè, natif Akwa proche de la chefferie supérieure Bonambela.
La razzia du canton Belè Belè
En dehors du canton Bakoko qui a bravé de haute lutte la course très disputée des pirogues, tous les autres grands prix ont été remportés par le canton Belè Belè. Njonguè Ndamè, Doumbe Kalla et Antoine Eyidi ont été sacrés miss Ngondo 2012, et vainqueurs de la lutte traditionnelle (Besua) dans les catégories légers et lourds. « Nous sommes les meilleurs. Nous avons tous raflé et nous le ferons encore l’année prochaine. Nous travaillons dur pendant toute l’année pour mériter ce que nous gagnons aujourd’hui », dit Antoine Eyidi, vainqueur de la catégorie lutte traditionnelle poids lourds. En remettant les prix ordinaires et les prix spéciaux mis en jeu par des élites, ces dernières ont demandé aux lauréats du jour de ne point baisser les bras. C’est dans cette ambiance que Sa Majesté Essaka Ekwalla Essaka, chef supérieur du canton Bonébéla (Deïdo) a été désigné comme président (entrant) en exercice du Ngondo pour les deux prochaines années. Il remplace à ce poste rotatif Sa Majesté Din Dika Akwa III, chef supérieur du canton Bonambella. Tout s’est achevé par des agapes et des libations au sein des chefferies supérieures et à la maison du parti de Bonanjo.
Rendez-vous a été pris l’an prochain lors de l’Assemblée générale du Ngondo, où toutes les bases du déroulement de cette fête traditionnelle seront lancées. Surtout que le site actuel a été cédé à Aliko Dangote, un multimilliardaire qui envisage d’y construire une cimenterie dont la cérémonie de pose de la première pierre a eu lieu le 11 septembre de l’année dernière.
Par Etame Kouoh(Le Messager)