mercredi 1er août 2012
Le grand-reporter au quotidien Le Jour est passé de vie à trépas dans l’après-midi du 25 juillet 2012 à Douala.
Comme un météore, j’ai perçue la nouvelle d’une amie comédienne actuellement à Yaoundé, Patricia Bakalack. Elle était courte et expressive : « Encore une tombe à Fleurir, reposes en paix, mon big, mon chéri Jacky, Jacques Bessala Manga !!! ». Très triste. Sans retenue, j’ai coulé une larme. Jacques Bessala Manga est décédée. Lui qui, le 20 juin 2012 sur la plateforme facebook me promettait « La lenteur de Milan Kundera » et « L’homme qui m’offrait le ciel » de l’écrivaine camerounaise Calixte Beyala. Il m’avait dit ce jour « Je vais voir s’ils ont ce livre en place dans ma petite bibliothèque. Je suis plutôt en train de lire « La lenteur de Milan Kundere ». Toute une philosophie. Je te suggère un truc. L’échange. Je ne suis pas encore à la fin, mais ça sent bon. Je te fais languir. Je vais fouiller les deux livres de Beyala ce soir et les mets à ta portée dès que possible. J’attends aussi « Au-delà
du blanc et du noir » de Gaston Kelman que tu es entrain de lire. Le troc n’aura plus lieu. Deux chefs-d’œuvre que je ne recevrais plus de celui que j’appelais affectueusement « Tonton Jacques ». Le grand-reporter ayant cassé et abandonné sa plume hier, 26 juillet 2012 à l’Hôpital de la Caisse nationale de la prévoyance sociale (Cnps) à Yaoundé.
Le journaliste a été victime d’agression dans la nuit du 11 juillet dernier aux environs de minuit sur l’axe menant à la présidence de la république au carrefour Etoudi, en venant de Mballa II, Carrefour régies et Bata Nlongkak. Il avait reçu des coups de machettes au visage et laissé pour mort dans une marre de sang. Jacques a été conduit à l’Hôpital central, puis à l’Hôpital de la Cnps de la ville aux « sept collines » par sa famille. Car, apprend-t-on, jusqu’à 6 heures, n’avait pas été admis aux urgences du premier centre hospitalier faute de moyens financiers. Les urgentistes exigeaient de l’argent avant l’administration des premiers soins. Depuis lors, Jacques Bessala Manga était interné à l’Hôpital de la Caisse et attendait de subir une chirurgie faciale réparatrice. Puisque les coups de machette avaient provoqué trois fractures et tuméfié son visage. Les nouvelles annonçaient pourtant son rétablissement progressif.
Hélas, le processus plein d’espoir n’attendra pas son apogée.
Editeur de formation, sorti de l’Ecole Supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), Jacques Bessala Manga était diplômé des facultés de droit de l’Université de Yaoundé II. La plupart de ses recherches étaient orientés dans les questions de propriété littéraire et artistique. Il a été responsable des éditions Terre africaine durant trois ans, puis, rédacteur publicitaire à l’agence de communication Idées Neuves. Férus de la lecture, il avait crée la maison d’édition, Book’in, qui a publié son premier livre, « Un essai sur la Systémiologie ». Collaborateur dans plusieurs publications culturelles, il laisse un grand vide dans la famille journalistique camerounaise. Surtout chez les cadets, avides du travail bien fait et de la recherche. Repose en paix âme grand-reporter ! Que la terre de nos aïeux te soit très légère (Tonton) Jacques Bessala Manga !
Et ton dernier grand-reportage que je signe est fini !