mardi 12 juillet 2011
Dans un portrait à lui consacré par un site web canadien, l’on apprend que le saxophoniste déborde d’activités malgré ses 77 ans.
Depuis ce matin, le festival « Nuits d’Afrique » a commencé à Montréal au Canada. Avec un cortège d’artistes africains et de la diaspora comme la Malienne Oumou Sangaré, l’Ivoirien Meyway ou les Antillais de Kassav. Mais le plus célèbre d’entre tous, Manu Dibango, quant à lui assurera le parrainage de cette 25è édition qui s’annonce haute en couleurs. Occasion qui a permis au site canadien www.cyberpresse.ca de revenir sur la carrière du saxophoniste aux éclats de rire tout aussi célèbres.
Le plus intéressant dans ce long article est sans doute l’actualité du divin chauve. L’on apprend ainsi que le vétéran de la musique africaine est loin de raccrocher son saxo, à bientôt 77 balais. Le reporter écrit : « Qu’on ne s’y trompe pas, Dibango ne surfe pas exclusivement sur ce succès (Soul makossa, Ndlr)... qu’il joue encore pour le grand plaisir de ses fans.
À 77 ans, le ténorman (et souffleur de sopranos) sait éviter les écueils du « has been », il n’a rien du pépé gâteux qu’on sort des boules à mites. » Une posture que les fans apprécieront dès demain à 20h30, au Métropolis. Surtout que l’instrumentiste s’empresse de dire « Je tourne tout le temps, explique-t-il. J’arrive de Grèce. Je suis à Aix-en- Provence ce week-end. Je rentre chez moi dimanche pour repartir chez vous mardi (aujourd’hui, Ndlr). Je ne tourne plus vraiment aux États-Unis, mais je tourne beaucoup en Europe et en Afrique. Les États-Unis ne me manquent pas, j’y ai vécu deux ans dans les années 70 et j’ai arrêté d’y tourner à l’époque de Bush. »
Et que joue-t-il en direction de ses fans ? « Makossa, funk, jazz soul, avec un parfum de Manu, résume-t-il. Jazz ? Je suis plus jazzy que jazz. Ça me plaît comme ça. Je ne suis pas un musicien de jazz, mais un bon amateur de jazz. C’est une coloration. Je travaille plus dans le groove. Mon problème à moi, c’est de faire une musique qui s’occupe des pieds. Certains s’occupent de la tête, moi je m’occupe des pieds ! ».
Et devant l’insistance de son interlocuteur, il explique, parlant de sa musique : « Au delà du makossa, on y trouve de l’afrobeat, du siko, du mangabeu, de la rumba congolaise, de l’ambassibé, etc. Derrière tout ça, donc, il y a l’idée de l’Afrique centrale et de la soul quoi. Il m’arrive aussi de faire du reggae à ma manière... C’est une peinture, en quelque sorte. »
Pour le rendez-vous de Montréal, il fait savoir que ce sera une mixture du déjà connu et des compositions nouvelles, « sans compter des reprises comme Indépendance Chacha qui ont marqué l’Afrique. Vous verrez bien... » Des « Nuits d’Afrique » qu’il ne connaît que trop bien pour y avoir été à ses débuts jusqu’à récemment (2003) et où il ne va pas seulement jouer les bêtes de scène. Il compte en effet mettre à profit ce rendez-vous pour en honorer un autre, avec son complice Robert Brazza pour le compte de son émission dominicale sur la chaîne panafricaine Africa N°1. Que les Africains du continent ne peuvent plus malheureusement écouter en nombre du fait de la disparition du signal en modulation de fréquence sur le continent.
Par Parfait Tabapsi(Mutations)