samedi 23 avril 2011
L’initiative conjointe du conseiller et de la fille de Laurent Gbagbo est d’autant plus sérieuse que le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio,a déclaré dimanche qu’il allait demander l’ouverture d’enquêtes contre les membres de lancien régime « susceptibles » d
avoir commis des « crimes de sang », « des achats darmes » ou des « détournements d
argent ».
Les avocats de M. Gbagbo préparent sa défense. Me Josette Kadji a annoncé la couleur le dimanche 17 avril 2011 en déclarant que « Ouattara n’est pas le président de la Côte d’Ivoire. C’est un usurpateur (…) La phase de la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel a été escamotée, soit ! Mais quid de la prestation de serment qui donne lieu à l’établissement d’un arrêt par le Conseil constitutionnel, acte qui fait foi partout où besoin est (Bceao par exemple) », s’est demandée l’avocat.
Poursuivant son propos, Me Josette Kadji est formelle : « Tout le monde sait que sans cette formalité substantielle, Ouattara n’a aucune légitimité, mais tout le monde devient aveugle et feint de l’ignorer. A quel titre Ouattara fait des discours, prend des décisions, reçoit allégeance des généraux, décide de mettre en « résidence surveillée » le président dont l’acte judiciaire de prestation de serment se trouve dans les archives du Conseil constitutionnel ? », S’est-elle interrogée.
L’argumentaire de Me Josette Kadji donne matière à réflexion : « Tout cela manque de base légale et confirme l’affirmation selon laquelle nous sommes devant un coup d’état. Tout le monde feint d’ignorer que ce n’est pas la mise à l’écart seule du président Gbagbo qui confère une légitimité et une légalité à Ouattara. Le mode de fonctionnement actuel de Ouattara tombe dans ce que nous voyons chaque fois qu’un individu fait un coup d’état : prise de pouvoir par les armes, arrestations et éliminations de ceux qui étaient à la tête de l’État, ou travaillaient pour le gouvernement, opposants arrêtés torturés et tués et j’en passe (…) ».
Me Josette Kadji est convaincue que « Ouattara sera toujours vu comme un usurpateur installé par les armes à la suite d’un coup d’état perpétré par un pays étranger, la France. Il n’a pas pris les rênes du pouvoir selon la constitution de la Côte d’Ivoire (…) Alors, que la fameuse communauté internationale « arrête de vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes, il ne peut y avoir en Côte d’Ivoire qu’un seul président à la fois et c’est celui dont la prestation de serment se trouve actuellement dans les archives du Conseil constitutionnel. Et cette prise de pouvoir brutale et illégale fait présager des jours sombres », a-t-elle conclu.
Écrit par Edmond Kamguia(La nouvelle expression)