samedi 22 août 2009
Le politologue analyse la réunion du bureau exécutif du Sdf du 22 août prochain qui examinera également le cas de discipline du député Noumba.
Quelle analyse faites-vous de la situation crée dans le Sdf aujourd’hui avec le cas du député Serge Siméon Noumba ?
Manifestement le député Serge Noumba est devenu une épine au pied des dirigeants du Sdf, particulièrement le chairman John Fru Ndi. Cette personnalité a eu en effet à prendre un certain nombre de positions, ainsi que à commettre des actes qui ne correspondent pas à la ligne dominante d’action de cette formation politique. Pour cette raison, il apparaît aux yeux des dirigeants du Sdf (Social democratic front, ndlr) comme un perturbateur au sein du parti.
Le comité exécutif du Sdf peut-il prendre le risque d’aller jusqu’à l’exclusion de ses rangs de cet élu ?
Le Nec (National executive comity, ndlr) du Sdf décidera conformément à la vision qu’il a de la situation. Et si cela apparaît opportun aux membres du parti qui constituent cet organe, alors ils pourraient décider dans le sens de l’exclusion de M. Serge Siméon Noumba.
Quelle est votre réaction lorsque la hiérarchie du parti estime qu’elle peut se passer d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ?
Si l’exclusion de M. Noumba réduisait le nombre de députés Sdf à l’Assemblée nationale, alors effectivement le groupe parlementaire de celui-ci pourrait être en question. Mais compte tenu des éléments de la situation, il n’est pas sûr que cela soit nécessairement un obstacle à l’exclusion de ce député si au niveau du Nec on estime qu’il est devenu un élément politiquement incontrôlable, par cette formation politique.
Une éventuelle exclusion du député Serge Noumba pourrait-elle entraîner une division du parti tant au niveau des cadres que des militants ?
On ne peut pas savoir à priori de quoi il en retournera. C’est en situation que l’on pourra apprécier la force de la direction actuelle du Sdf, et la capacité éventuelle de l’honorable Noumba à entraîner un certain nombre des membres du parti dans son sens.
Le chairman du Sdf, John Fru Ndi a promis de déclarer ses biens au cours de cette réunion. Le contexte est-il opportun ?
Du point de vue du chairman John Fru Ndi, le contexte peut être approprié pour poser un acte qui apparaît surtout comme un acte de communication politique plutôt qu’un acte ayant de véritables implications au plan institutionnel. Il s’agit en effet pour le chef du Sdf, en faisant symboliquement cette déclaration de biens, de s’en prendre à son principal rival politique qui est le président national du Rdpc M. Paul Biya, par ailleurs président de la République, qui à ce titre, fait partie des personnes étant soumises au régime de l’article 66 de la constitution. En attendant que les dispositions législatives qui ont suivi cette disposition constitutionnelle soient complètement mises en place.
Dans l’hypothèse où M. Fru Ndi déclarait ses biens, quel crédit pourrait-on accorder à cette déclaration ?
La déclaration annoncée des biens du chairman John Fru Ndi a essentiellement une valeur symbolique. Parce que cette personnalité n’occupe aucune des positions institutionnelles qui la soumettrait au régime de l’article 66 de la constitution relatif à la déclaration des biens. C’est donc essentiellement un acte symbolique par lequel le chef du Sdf essaye de poser un acte de communication qui soit favorable à sa personne et à sa formation politique.
Propos recueillis par Serge D. Bontsebe (Mutations)