jeudi 18 février 2010
Toute une semaine pour se souvenir des victimes des émeutes de la vie chère, il y a deux ans au Cameroun. C’est ce que propose Le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (CODE), présidé par Brice Nitcheu.
La manifestation prévue à Bruxelles, en Belgique, aura lieu du 23 au 27 février 2010. Selon les organisateurs, cette démarche vise un double but : « La semaine des martyrs a pour but de rendre hommage aux personnes assassinées par le pouvoir en place et à toutes les victimes des émeutes contre la vie chère de l’année 2008, où des centaines de personnes avaient trouvé la mort selon des organisations telles l’ACAT, Amnesty International, Human Rights Watch etc., » notent-ils. Dans le cadre de cette semaine, les organisateurs prévoient vendredi 26 février de remettre « à la presse et aux officiels de l’Union européenne à Bruxelles, un mémorandum spécial sur les massacres de février 2008 ; une grande manifestation publique devant l’ambassade du Cameroun à Bruxelles de 14 à 17 heures ». Surtout, le même jour, une conférence publique est programmée de 18 à 21 heures, sur le thème « Paul Biya peut-il être poursuivi pour crimes contre l’humanité ? »
Devoir de mémoire
Parmi les intervenants à cette conférence, on avance les noms de Me Alexis Deswaef, avocat au barreau de Bruxelles, spécialiste en droit international humanitaire ; Djeukam Tchameni, président du Collectif national contre l’impunité et initiateur d’une plainte contre Paul Biya en 2001, en Belgique ; Enoh Meyomesse, historien et président du parti de la renaissance nationale du Cameroun, auteur du livre « Février 2008, le tournant du règne de Paul Biya ».
Pour rappel, il y a deux ans, du 25 au 28 février 2008, une double contestation politique et sociale, avait embrasé le Cameroun. Des milliers de jeunes manifestants étaient descendus dans la rue pour protester contre le projet de révision constitutionnelle, voulue par le chef de l’Etat, et dire leur ras-le-bol contre la vie chère. Les forces de l’ordre avait alors chargé, faisant, selon le gouvernement, une quarantaine de morts. Alors que des organisations de défense de droits de l’Homme ont dénombré plus d’une centaine de morts. Deux ans après cet épisode dramatique de l’histoire de la République du Cameroun, aucune enquête n’a permis d’établir les responsabilités, ni du côté des manifestants, ni de celui des Hommes en tenue. De telle sorte que les familles des victimes ne peuvent faire le deuil, le pays ayant du mal à panser ces blessures. C’est donc un devoir de mémoire que de rappeler le drame qui a secoué, une semaine durant, les principales capitales régionales du Cameroun, en février 2008.
Par jean celestin edjangue(le messager)