lundi 2 avril 2012
La cheftaine de Kyé-Ossi évoque les rapports tendus entre le Cameroun et son voisin.
Que pensez-vous des affrontements sanglants de mardi dernier ?
Tout ce que je peux dire, c’est que le préfet de la Vallée du Ntem a demandé aux Camerounais de quitter la chaîne [Ndlr le poste frontalier] et que chacun reste dans sa boutique. Personne n’a obéi or, tant qu’on n’enlève pas cette foule au niveau de la chaîne, il y aura toujours des incidents de ce genre.
Que leur reprochent les autorités au niveau du poste frontalier ?
Si vous entendez qu’on a arraché le sac ou qu’on a volé des millions aux Equato-guinéens, c’est toujours des Camerounais qui sont pointés du doigt parce que amassés à la chaîne.
Etes-vous au courant des violences perpétrées contre des Camerounais en Guinée équatoriale, qu’ils soient en règle ou pas ?
Oui, je suis bien au courant de ces violences et assassinats, mais je dis qu’ils n’ont qu’à rester chez eux au Cameroun. Quand quelqu’un ne te veut pas chez lui, , reste chez toi ! Et çà, la Guinée équatoriale ne cesse de le signifier au Cameroun de fort belle manière.
Que répondez-vous à ceux qui trouvent que vous êtes très proche de ce pays voisin, raison pour laquelle vous prenez toujours le parti de ce pays au détriment du Cameroun ?
Je vais vous dire ceci. Moi, en tant qu’autochtone de Kyé-Ossi, je ne me rends pas en Guinée équatoriale. Si votre voisin ne vous accepte pas chez lui, restez chez vous. Le message de la Guinée équatoriale est clair, les Camerounais ne sont pas les bienvenus dans ce pays voisin.
Source : Le Jour
Manque à gagner : Plus de 150.000.000 F.Cfa de pertes
Un collectif de commerçants vient de saisir les autorités camerounaises.
Ils sont neuf, les grands commerçants camerounais dont les marchandises sont bloquées en Guinée équatoriale depuis le début de la crise, soit exactement depuis six jours. Le collectif des commerçants camerounais évalue d’ailleurs le manque à gagner de ce blocus de fait à plus de 150.000.000 F.Cfa en six jours, avec le risque de voir les pertes s’alourdir si la frontière reste fermée longtemps.
Les neuf commerçants camerounais disent essentiellement importer du vin, de la bière et des produits cosmétiques de la Guinée équatoriale. Parmi les neufs commerçants, quatre sont basés à Douala. Il s’agit de Jean de Dieu Sadjefeu, Franco Dzouali, Justin Timamo Tanto et Colette Benje. Quatre autres sont basés à Yaoundé. Bertrand Watat, Roger Tamo, Gustave Tchouanche et Christine Fossi. Seul Françis Tsebo est basé à Kyé-Ossi. Ils disent tous avoir déjà passé des commandes pour la livraison de leurs marchandises.
Pour certains, des camions remplis de marchandise sont bloqués en Guinée équatoriale, à la merci des intempéries. Ceux là risquent de tout perdre au moment de la réouverture de la frontière. Du côté camerounais également, des camions d’avocats, tomates, oignons, pommes de terre et plantain pourrissent à Kyé-Ossi, faute d’acheteurs. La plupart de ces vivres sont destinées aux consommateurs équato-guinéens dont le pouvoir d’achat est plus fort depuis l’embellie financière due à l’exploitation pétrolière dans ce pays voisin.
Source : Le Jour