dimanche 12 juillet 2009
Des milliers de personnes ont marché samedi dernier à Douala à l’appel de l’Eglise catholique. Il s’agissait de protester contre la ratification par le gouvernement du protocole de Maputo. Pour le cardinal Tumi qui conduisait la marche, ce protocole ouvre la voie à la légalisation de l’avortement et de l’homosexualité, considérés comme des délits, pénalement condamnés dans le pays.
Les manifestants, 20 000 selon l’archidiocèse de Douala, à l’origine de la marche, ont convergé vers la cathédrale, où une messe a été célébrée.
A leur tête, le cardinal Christian Tumi a conduit ses ouailles dans une procession silencieuse puissamment encadrée par les forces de l’ordre. Au terme de la marche, le prélat a remis au gouverneur de la région « une pétition de 30 000 signatures, pour transmission au président de la République », accusant le protocole de Maputo de promouvoir l’avortement médicalisé et l’homosexualité.
Le cardinal Christian Tumi se dit « surtout contre l’avortement, qui est la négation de la vie ». Sa condamnation de l’homosexualité est aussi sans appel : « Quand l’homme essaie d’avoir des relations sexuelles avec un homme, une femme avec une femme, même les bêtes ne font pas ça. Quel que soit le niveau, quel que soit l‘endroit, et même au sein de l’Eglise, où cela se trouve aussi, c’est une aberration. C’est condamnable ».
L’Eglise catholique du Cameroun s’est ainsi bruyamment invitée dans un débat clos, il y a quatre mois, à l’Assemblée nationale, au cours d’une session où les députés ont adopté le protocole de Maputo qui consacre le droit à l’avortement médicalisé et à la libre orientation sexuelle.
La ratification de ce texte par Paul Biya est même « passée en douce », jusqu’à la levée de boucliers venue de l’Eglise.
A Douala, aucun leader politique n’est venu appuyer cette dénonciation des fidèles chrétiens adossés sur les positions connues du Vatican.
L’organisation camerounaise de défense des droits de l’homme, Alternatives-Cameroun, accuse l’archidiocèse de Douala « d’amalgame délibéré », ajoutant que « ledit protocole qui octroie, à raison, différents droits aux femmes africaines, dont celui de l’avortement médicalisé, ne parle d’aucune manière d’homosexualité ».
Reste à savoir quelle résonance la démarche des catholiques aura auprès des pouvoirs publics.
Source RFI et retranscrit par Duvalier Kamdoum Soh
Note de la Rédaction du lecamerounaisinfo.com
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