mercredi 6 avril 2011
Manu Dibango déplace les foules. Pas seulement pour son concert ce soir au Rocher de Palmer à Cenon (1). À la mairie de Bordeaux, aussi. Il y a reçu hier midi la médaille de la Ville des mains d’Alain Juppé dans une ambiance musicale et un joyeux brouhaha dans les salons d’ordinaire feutrés de l’hôtel de ville.
Il ne doit pas cette distinction au seul fait d’être un célèbre saxophoniste, artiste de l’Unesco pour la paix. Le plus français des musiciens africains, éternel boute-en-train à 77 ans, est l’ambassadeur le plus connu de son pays, le Cameroun. Bordeaux a tissé des liens privilégiés avec cet État. L’an dernier, le club Bordeaux-Cameroun-France a ainsi vu le jour. Constitué d’une cinquantaine de personnes, il s’est donné pour mission de contribuer au développement économique au Cameroun et de renforcer les liens entre Bordeaux et ce pays par des événements culturels, par exemple.
À la rentrée de septembre, deux jeunes entrepreneurs camerounais suivront une formation et seront épaulés par des chefs d’entreprise à Bordeaux. Le club, présidé par Pierre de Gaétan Njikam, veut également créer d’ici deux ans une pépinière d’entreprises au Cameroun qui pourrait s’appuyer sur le savoir-faire de celles de l’agglomération bordelaise.
« Nous devons anticiper l’histoire de l’Afrique. Le XXIe siècle sera africain », a souligné Alain Juppé hier midi. Et l’ambassadeur du Cameroun en France, Mbella Mbella de rappeler que les Français sont les premiers investisseurs dans le pays. Des sociétés aquitaines en font partie.
« On ne peint pas du blanc sur du blanc, du noir sur du noir, nous sommes tous des révélateurs des uns et des autres ». La phrase est du récipiendaire de la médaille, qui a lancé au public un « mille mercis, vive l’amitié entre les êtres et les peuples », préférant « les discours avec des instruments ».
Source : Brukmer