lundi 16 avril 2012
Depuis le début de cette année 2012, l’on se rend compte que M. Biya a lâché du lest concernant plusieurs dossiers (refonte de la liste électorale, code électorale unique, etc.) Est-ce qu’il a changé ?
C’est toujours le même régime. Tous ces actes sont posés dans une perspective de calcul politique. Donc je ne vois pas en quoi il a changé. Ce sont les mêmes manières de procéder aujourd’hui comme hier.
Avouons quand même que ce n’est plus le Paul Biya inflexible et intransigeant qui n’a presque jamais cédé à une quelconque pression venant des Camerounais, par exemple ?
Lui il souffle le chaud et le froid en ce sens qu’il définit ce qui est considéré comme son intérêt politique. Tout cela est toujours envisagé dans une perspective manœuvrière. Il n’y a pas une souplesse fondamentale parce que, ce ne sont pas des concessions qui menacent sa position. Les concessions sur la biométrie ou un certain nombre de revendications ne menacent pas sa position qu’en réalité elles n’ont pas été adoptées à la suite d’un dialogue ouvert. Ça veut dire qu’il a imposé son propre agenda en faisant des concessions et en donnant l’impression qu’il se soumet aux revendications de l’opposition. Vous voyez bien qu’une partie de cette opposition récuse la qualité du dialogue autour de la réforme électorale.
Ces derniers temps, c’est un Président qui limoge dès qu’il s’avère qu’un dirigeant n’est pas à la hauteur.
Le limogeage est un instrument du président nommant aux fonctions civiles et militaires, il faut de temps en temps qu’il limoge des personnes. Les limogeages peuvent apparaître comme une expression de fermeté. Mais seul, il ne suffit pas à garantir que les nouveaux gestionnaires vont s’inscrire dans une perspective forte de gouvernance s’il n’ya pas de suivi de la manière dont-il gère. Donc tout ça, ça ne change pas le fond.
Source : Répères