lundi 24 janvier 2011
L’artiste séjourne au Cameroun depuis le 6 janvier 2011 pour se ressourcer après des moments de turbulences.
Arrivé au berceau de ses ancêtres en début de ce mois de janvier finissant, c’est un Nya Soleil meurtri qui a frappé aux portes de la rédaction centrale du quotidien à capitaux privés Le Messager, mercredi 19 janvier 2011. Physiquement, si l’artiste, guitariste, chanteur, auteur compositeur…, laisse paraître qu’il respire la forme, il n’en demeure pas moins que Nya Soleil porte sur son front un stigmate des bavures policières qu’il a subies en France. Plus renversant encore, la star a changé de look. Désormais, Nya Soleil arbore des rastas. Le désormais rastaman entend ainsi marquer d’une pierre blanche, les vicissitudes qui ont jalonné son séjour français. C’est que la star a payé le prix de son activisme aux côtés des sans papiers. Pour ne pas lui faciliter l’existence, une histoire de violence sur sa progéniture lui est collée sur le dos alors que l’artiste ne reconnaît pas les griefs qu’on lui reproche. Conséquence, il passe six mois en prison dans le 19eme arrondissement à Paris.
Après avoir injustement purgé cette peine, il organise un spectacle en guise de solidarité et de soutien aux victimes du cataclysme survenu à Haïti. Le concert se déroule sous la bannière de l’association « Soleil pour tous » que Nya Soleil crée en 1996 à la suite des évènements de la cathédrale de Saint Bernard où des « Sans papiers » étaient obligés de se réfugier. Le franc succès n’est pas pour plaire à ses détracteurs et autres ennemis tapis dans l’ombre. Devant sa conjointe et ses trois enfants, Nya Soleil se fait rudoyer par trois policiers en tenue parce qu’il aurait uriné en bordure d’une route. Dans un instinct de survie, il administre un historique coup de tête à l’un de ses bourreaux et signe pour ainsi dire l’acte de sa déchéance. Nya est de nouveau jeté en prison pour six mois avec comme motifs « menace de mort, rébellion… » Une autre peine est purgée. Quatre mois seulement au gnouf cette fois-ci, après une remise de peine. A peine le guitariste renifle-t-il un air de liberté, qu’un coup de massue lui tombe sur la tête. Son géniteur décède au Cameroun. Comme si cela ne suffisait pas, on lui fait dire qu’il a renoncé volontairement à sa nationalité française alors qu’il tente d’obtenir un visa pour se rendre aux obsèques de son père.
Projet discographique
Finalement, il rallie son pays d’origine à l’aide d’un laissez-passer obtenu de l’ambassade du Cameroun en France. Fort de toutes les peines endurées, Nya Soleil s’est fait une nouvelle religion. Il est devenu non seulement « Rastaman », mais un « Rastaphile » convaincu dans l’âme et incompris au sein de sa famille qu’il a retrouvée au Cameroun ce mois. Dans ses valises, le père de « Retour aux sources » a glissé un single intitulé « Nous allons gagner ». Une création faite pour encourager les équipes africaines engagées au premier Mondial de football qui s’est disputé en Afrique du Sud aux mois de juin et juillet 2010. La même chanson anticipe sur la Coupe du monde de 2014 que le Brésil va accueillir. Un vidéogramme réalisé par Andréa Davidson, une Canadienne chercheur en arts numériques en est la parfaite illustration. Nya Soleil qui cravache jour et nuit, annonce un prochain album qui sera intitulé « Singing for the future » dans lequel prédominera l’acoustique et les problématiques environnementales mises en exergue. Pour mémoire, c’est en 1987 que Nya Soleil injecte son premier album intitulé « Il y a un soleil quelque part » album dans le marché discographique. Des titres comme « la vie est un roman », « Yaoundé by Night » font fureur. Invité par l’Unesco grâce aux valeurs culturelles et artistiques qui animent ses œuvres, Nya Soleil avec Manu Dibango, Francis Bebey…, fait partie des stars qui représentent le Cameroun. Sans surprise, il continue de surfer sur les rythmes comme le makossa, le high-life, l’afrobeat…Car pour la vedette, il s’agit de « nourrir une certaine vision de la musique en rapport avec les préoccupations des mélomanes. C’est pourquoi ma musique parle à l’esprit ». Vous avez dit philosophie ? Voir…
Par Alain NJIPOU(Le Messager)