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Les déboires de Mojor Asse à Yaoundé.

mercredi 13 avril 2011


La voiture du lauréat “ Canal d’or ” du meilleur humoriste de l’année 2010, a été abusivement “ sabotée ” et lui-même soumis à un gros chantage des agents de la communauté urbaine de Yaoundé.

Il n’a vu que du feu, le meilleur humoriste camerounais de l’heure. Quelques observateurs curieux qui passaient par là, ont pensé que Major Assè tournait un de ses numéros comme il sait le faire. Que non ! L’auteur de “ Mon blanc à moi ” ou ma “ coooopiiine ” était sérieusement ébranlé et courroucé par les agents de la communauté urbaine qui arpentent les artères de la ville de Yaoundé, épiant et traquant le moindre véhicule mal garé ou en situation irrégulière sur la chaussée. Mais pourtant tel n’était pas le cas de Major Assé. La scène se déroule mercredi 6 avril 2011, à un jet de pierre du centre culturel français de Yaoundé. Le lauréat du “Canal d’or ” du meilleur humoriste de l’année 2010 arrive et se gare dans ce qui tient lieu de parking, bien tracé par la cuy. “ J’ai pris soin de bien me garer ; pendant une dizaine de minutes, j’ai attendu en vain l’agent chargé de collecter la somme (100fcfa) à débourser pour les frais de parking. Ne l’ayant pas vu, je suis entré au ccf, sachant que je devais m’acquitter de cette somme. De retour, j’ai été surpris de constater que la police municipale et les policiers avaient mis les sabots sur les roues de mon véhicule ” s’indigne l’humoriste. Sur le pare brise avant, une contravention l’invite à aller dans les services de la communauté urbaine payer une somme de 25.000fcfa.

Fou de rage, Major Assé approche l’agent collecteur des frais de parking pour en savoir plus. Celui-ci lui demande de négocier avec lui en lui donnant une certaine somme contre laquelle lui sera délivré un reçu de paiement. “ J’ai refusé de le faire parce que ces gars du parking ont déjà pris une mauvaise habitude de me rançonner comme si j’avais beaucoup d’argent. Ils m’ont déjà deux fois arnaqué en me prenant chaque fois une somme de 10.000fcfa ” avoue-t-il. Chemin faisant, les éléments de la police municipale reviennent sur les lieux, mais ils seront sourds aux suppliques et explications de l’artiste qui tente de leur faire comprendre qu’il n’a pas refusé de se plier aux exigences du paiement des frais de parking. Toujours est-il que la police municipale elle aussi, demande à l’humoriste de négocier de gré à gré s’il veut reprendre sa voiture. “ A leur tour, ils m’ont demandé de leur donner de l’argent. J’ai essayé de leur faire comprendre mes problèmes, mais peine perdue. L’un d’eux m’a envoyé voir leur chef avec qui je devais m’entendre ; j’ai refusé en leur disant que je préférais aller payer à la cuy. On s’est séparé à couteaux tirés ”. Refusant de se faire prendre à la traque, l’artiste est allé payer la somme exigée (25.000fcfa) à la cuy contre un reçu. “ J’ai été surpris que le libellé du reçu qu’on m’a délivré a changé de motif. J’ai été verbalisé au motif de non payement du parking. Une fois que j’ai payé, on m’a délivré un reçu au motif des frais de fourrière. Curieusement ” se plaint l’artiste.

Du chantage à la désinvolture

De retour au “ lieu du crime ” où il devait prendre possession de son véhicule, Major Assé constate que ses “ bourreaux ” font la surenchère et refusent de s’exécuter en débarrassant les sabots au motif que Major Assé a refusé toute négociation avec eux. “ Ils ont estimé que j’ai été têtu, insolent et impoli ; aussi ont-ils décidé de me faire subir un véritable calvaire ”. Il a fallu que l’artiste retourne voir les chefs de ses “ mal- traiteurs ”, que ces derniers tempêtent pour que les éléments de la police municipale se décident enfin de s’obtempérer en venant dégager sa voiture des sabots. La tragédie des “ sabots ” dont est victime Major Assé devient récurrente. On aurait dit que la police municipale prend un plaisir fou à le traquer. A le croire, il n’est pas à sa première turpitude.

Deux fois lauréat “ Canal d’or ” du meilleur humoriste sur deux années successives, Major Assé est désormais considéré comme le Samuel Eto’o fils de l’humour camerounais.

Par Souley ONOHIOLO(Le Messager)

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