Laurent Esso rend hommage à Roméo Dika.

Le concert qui a été organisé samedi 11 décembre 2010 au Palais polyvalent des sports de Yaoundé a drainé une foule de spectateurs.

Ce n’était pas une grimace. Il a vraiment souri ! Pas une seule fois ; pas deux. Mais plusieurs fois. Il a même applaudi et a même donné une accolade chaleureuse à l’artiste, en guise de sympathie et d’encouragement. Des attitudes qui, on le sait, ne lui sont pas familiers. Pour Roméo Dika, Laurent Esso est devenu le temps d’une soirée, un autre homme. Un mélomane comme tous les autres. Un inconditionnel des sonorités du terroir. Au point de passer cinq bonnes heures assis sur son siège, à vivre en direct ce concert live où se succédaient sur la scène du Palais des sports de Yaoundé, une pléiade d’artistes camerounais, venus de tous les horizons. Le Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr) a admiré tout au long de la soirée des artistes à la carrière accomplie, des feu-follets, des jeunes loups aux dents bien longues. Bref, il en a vu de toutes les couleurs et de tous les rythmes. Mais il n’était pas le seul. A ses côtés, Grégoire Owona, ministre délégué à la présidence de la République chargé des relations avec les Assemblées et par ailleurs secrétaire général adjoint du rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Il y avait aussi à la tribune présidentielle la très imposante Françoise Foning, maire de Douala 2ème qu’entouraient quelques personnalités du Rdpc.

Tout ce beau monde a vécu des moments inoubliables samedi dernier. Tout comme les quelques 3500 spectateurs qui ont tenu à prendre part à cette soirée. Car la qualité et le talent des artistes qui ont accepté de soutenir l’ex époux de Chantal Ayissi pour ses 25 ans de carrière, n’ont eu d’égal que l’éclat et le succès de ce concert. Même s’il faut avouer que la sonorisation s’est montrée quelquefois capricieuse, l’essentiel a été sauf. Roméo a fait sa fête et le public en a été ravi. Mathematik de Petit Pays a donné du show en enflammant la salle avec des chansons et ses pas de danse endiablés tirés de l’album « soudée ». Aijo Mamadou et Patou Bass créent la sensation avec des airs de Bikutsi dont le public s’en est régalé.

Panik à bord

L’un des moments les plus sensuels de la soirée est indiscutablement l’apparition de Majoie Ayi sur scène. Moulée dans une longue robe rouge dont la fente interminable laissant apparaître ses cuisses voluptueuses, la mère de « Aicha » va complètement créer le délivre chez les spectateurs en secouant sans cesse son large bassin.

Consciente que son accoutrement fait des émules, elle a rappelé au public ce qu’elle avait annoncé sur le plateau d’une chaîne de télé locale quelques jours au paravant : «  je vous avais bien dit que je serai la plus sexy ce soir non ? Me voici donc. Regardez mon derrière, c’est Dieu qui me l’a donné », lance-t-elle tout sourire. Des tours de reins électriques. Le public va alors s’extasier lorsque le créateur de la « Mignoncité » va faire son entrée sur scène. Guy Watson et sa chanson à succès va mettre la foule en ébullition. Bain de foule, pluie de billets de banques, embrassades et poignées de main se sont s’entremêlés. Invité de Roméo, « l’ami des Maboyas » ravira la vedette à la star.

Mais le public n’avait encore rien vu. Ce n’était encore que le début du show. Salle John et Nkotti François vont amener les spectateurs sur un nuage de nostalgie. Retour dans les années 80 ! Bienvenue chez les Sawa ! Bonjour l’ambassimbé. « Pai ô Yabassi », « Benyengue ba Desto »… C’est la belle époque des Blacks Style et l’euphorie de leurs tubes à succès. La foule était debout. « C’est donc vrai que ce sont les vieilles marmites qui préparent la bonne sauce », s’exclame un spectateur tout en sueur. A minuit, Roméo Dika est annoncé. Sur un slow chanté par Salle John et le maire de Bonaléa, l’artiste va apparaître dans un joli costume sombre, entouré de sa chère moitié Mango, tout aussi radieuse, Monique Seka, Majoie Ayi et Claudia Dikosso. Il sera accueilli en triomphe. Un « standing ovation » lui est réservé. L’instant est mémorable. L’émotion vive. L’artiste fera faire le tour de la salle, en guise de remerciements. Le show peut commencer. Quatre chansons pour fermer le bal : « Le mari de ma femme », disque d’or en 2000 va provoquer l’hystérie. Tout le monde reprend en chœur « n’est pas belle mais on l’aime quand même ». Pari Gagné. L’artiste est dans la joie. Ces noces d’argent posent sans doute les jalons d’une nouvelle aventure. Joyeux anniversaire l’artiste !

Par Christian TCHAPMI(Le Messager)