mardi 18 septembre 2012
L’artiste s’oppose à l’action du Sycamu qui demande aux musiciens d’assiéger la Crtv pour revendiquer le paiement de leurs droits.
Le syndicat camerounais des musiciens (Sycamu) annonce un sit-in au siège de la Cameroon radio télévision (Crtv) pour réclamer le paiement des aérés des droits publicitaires et des droits d’exploitation publique impayés depuis 2002 et qui s’élèveraient à 1,7 milliards FCFA. Une action qui semble vous poser un problème...
Cette mesure ne me pose pas un problème. Mais, un problème d’ordre public, un problème de forme et un problème de fond. Je suis le président national de la lutte contre la piraterie à la Cmc, je suis également défenseur des droits de l’homme et cela entre dans un registre qui est le mien. Je me dois de dénoncer les irrégularités. Je ne reconnais pas ce syndicat et ceux qui sont à sa tête ne sont pas sérieux. Je suis un musicien camerounais avec une réputation internationalement établie. Donc ; si je ne suis pas dans un syndicat de musiciens au Cameroun, j’ai peur que cela ne soit pas un. Par contre, j’appartiens au Syndicat camerounais des professions de la musique (Sycaprom) et j’ai été nommé vice président national et représentant de ce syndicat dans le Littoral à l’issue du conseil d’administration tenu en 2006. Ce dont on parle n’est pas syndicat.
Pourtant, la loi reconnait l’existence de plusieurs syndicats dans une profession. Est-ce parce que vous ne le reconnaissez pas qu’il n’en est pas un ?
C’est justement pour cela. Je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à ce jour. Je n’ai pas un problème avec ce syndicat. Mais, je constate qu’à la tête de ce syndicat, on retrouve des gens à la moralité douteuse. Il y a un certain Messi à qui je ne reconnais pas la qualité de musicien. En ce qui concerne Roméo Dika, j’ai une décision de justice dans laquelle il est inculpé pour avoir détourné à la défunte Socinada l’argent des artistes, notamment plus d’un milliard FCFA. Les gens qui veulent parler au nom des artistes doivent tout au moins être propres.
Et ces gens ne le sont pas. Comment peuvent-ils donc parler au nom des artistes ?
C’est vrai, les syndicats ont le droit d’être multiples. Mais, quand déjà dans un syndicat, on retrouve des personnes à la moralité douteuse, je pense que ces gens n’ont pas le droit de parler à notre nom, nous les musiciens et c’est pourquoi je dis que c’est une imposture.
Le Sycam demande aux musiciens de descendre dans la rue pour le recouvrement de leur argent. Cette tâche incombe-t-elle à un syndicat ?
Un syndicat ne réclame pas les droits d’auteur. Ce n’est pas le rôle du syndicat. Un syndicat va vers son employeur pour défendre les intérêts de l’employé. Et quand les gars décident qu’ils vont assiéger les locaux de la Crtv, c’est encore une autre imposture. Un syndicat va vers l’employeur et dans le cas d’espèce, les artistes ont donné leurs œuvres à une société de droits d’auteurs pour une période de 10 ans. L’artiste s’attaque à qui il a confié ses droits. Moi Lapiro de Mbanga, j’ai donné mes droits à la Cmc et s’il y a un problème, c’est vers la Cmc que je vais. Si mon syndicat le Sycaprom veut revendiquer quelque chose, il s’attaque à la Cameroon music corporation (Cmc) à qui j’ai confié mes droits. Le rôle d’une société de droits d’auteurs est de percevoir à qui de droit et de reverser à qui de droit. Ce qui est du ressort de la Cmc et non d’un quelconque syndicat. Chacun doit savoir le rôle qui est le sien.
Par BLAISE DJOUOKEP(Mutations)