jeudi 6 octobre 2011
L’artiste de l’afro hip hop s’est produit dans un célèbre cabaret de la capitale gabonaise.
Sur le front de mer, les lumières aveuglantes dissipent impitoyablement les ténèbres de l’artère principale de la cité balnéaire. Libreville, la capitale gabonaise, s’assoupit par l’effet d’une fine pluie qui l’arrose. Mais, au Casino la croisette, illuminée de mille feux, on croise le luxe et la volupté ; le vent frisquet qui souffle n’a pas douché l’enthousiasme les inconditionnels de ce lieu des mondanités, du glamour et du faste. Le public jeune, aristocratique et surtout féru de musique urbaine vient de découvrir ou redécouvrir les facettes du talent de Lady-B.
Lorsque les rideaux diaprés du podium s’ouvrent, l’artiste de l’afro hip hop subjugue le public par sa tenue volontiers suggestive : une robe de soie rouge sang décolletée, échancrée, assortie d’un bandeau de même couleur. La fille qui a l’air ingénue se déploie sur la scène en faisant vibrer l’assistance qui le lui rend bien par des ovations nourries. La boule d’énergie décuple ses forces pour ravir les convives en déclinant le répertoire de ces trois premiers albums, riche thématique qui par moment se veut sarcastique en brocardant les moeurs politiques. « Je me définis comme une artiste engagée », nous confie-t-elle.
L’artiste qui se produisait pour la 5e fois à Libreville, a presté le 07 Septembre dernier à « Gabon Expo » avec une bonne brochette d’artistes du hip-hop gabonais. Sa prestation de cette soirée lui a permis de combler ses fans de plus en plus nombreux au Gabon. A ce propos, elle milite pour une véritable intégration culturelle en Afrique centrale pour favoriser un rapprochement entre les artistes ; elle envisage d’ailleurs des featurings avec d’autres ténors de la scène hip hop.
De retour du festival « hip hop summit » à Vancouver au Canada, elle confirme bien son offensive internationale. A 26 ans sonnés, Lady Bantou veut bien porter son nom : « Je vais chercher dans mes racines pour valoriser la musique urbaine », affirme- t-elle. Si l’artiste estime vivre de son art, elle s’indigne néanmoins de l’absence de promoteur et surtout des producteurs des musiques urbaines. La preuve, les trois premiers albums lui confèrent une notoriété indéniable mais son 4e album en préparation sera, une fois de plus, une autoproduction.
Par Alain Georges Banassoubek à Libreville(Mutations)