vendredi 29 novembre 2013
Le premier conseil d’administration de la Société civile de l’art musical (Socam) de l’ère Ndedi Eyango s’est tenu mardi 26 novembre 2013 à Yaoundé. Relever la maison secouée ces deux dernières années par de nouvelles crises est l’un des défis de la nouvelle équipe.
Plus de quatre heures d’horloge avec dix points inscrits à l’ordre du jour. La journée d’hier n’a pas été de tout repos pour la nouvelle équipe de la Socam. Normal, au regard de la foultitude des chantiers qui attendent Ndedi Eyango et ses collaborateurs. C’est pratiquement la mort dans l’âme que ce dernier a dressé l’état des lieux calamiteux de la Socam qu’il a hérité. Le chapelet des maux tel que décrit par le directeur des affaires financières, suffit à comprendre que la maison est en panne sèche. La preuve, le personnel est démotivé, parce que sans salaires depuis des mois, les perceptions auprès des grands usagers sont quasi inexistantes, les artistes ne déclarent plus leurs œuvres, reléguant en arrière plan l’estampillage desdites œuvres, la contrefaçon et la piraterie sont à leur paroxysme, les loyers sont impayés depuis plusieurs mois. Pire, les répartitions ne sont plus faites depuis des lustres. De quoi inviter la nouvelle équipe à retrousser les manches et à se mettre au travail.
En effet, à la vue de tous ces manquements, explique le président du Conseil d’administration en ouverture du Conseil hier, « il y a lieu d’agir d’urgence, de poser des actes pertinents qui mettront enfin la Socam sur le chemin de la modernité et l’efficacité ». Ndedi Eyango et son équipe entendent proposer un plan d’action, qui devra donner une orientation cartésienne, logique, rationnelle et cohérente à l’exercice budgétaire 2014. Mettre en œuvre un programme ambitieux mais réaliste. Pour ce faire, confie-t-il, il s’agit dans un premier temps, en plus de la direction générale qui existe déjà, un cabinet technique du Conseil d’administration qui sera une sorte de comité ad-hoc constitué d’experts et autres consultants dans les domaines purement stratégiques conformément aux statuts de la Socam. Le temps de trouver un directeur général.
Agir ensemble
Depuis le limogeage d’Aron Kabelok, la société est restée sans Dg. Le nouveau patron de la Socam qui se donne trois mois pour trouver l’oiseau rare, suggère à ses collaborateurs d’agir ensemble et même de se surpasser pour proposer aux artistes qui les ont élus, une gestion axée sur les résultats rapides et articulée autour d’une architecture d’alignement des programmes.
Lequel leur permettra d’inventorier toutes les actions à entreprendre à la Socam. Autre module, « les attributions établissant le lien de cause à effet entre un résultat particulier et les activités émanant de notre politique, de notre programme, de notre vision et de nos initiatives », explique-t-il. Le père du Soul Botingo n’a pas oublié la femme dans son programme d’action. La preuve, il a promis aux femmes artistes de mettre sur pied un cadre idéal pour une insertion plus accrue des femmes dans les métiers de musique : arrangeuses, éditrices, productrices, instrumentistes, ingénieures de son. Ceci dans l’optique de sortir le droit d’auteur de l’inertie et surtout de la gabegie qui semblent avoir élu domicile à la Socam.
Par Christian TCHAPMI (Le Messager)