vendredi 1er juillet 2011
MESSAGE A TOUS LES PATRIOTES KAMERUNAIS
L’opposition peut et doit s’unir en sortant des incohérences et en disant la vérité au peuple : Paul Biya doit être chassé du pouvoir et nous devons dès à présent en convaincre le pays et préparer le peuple à la mobilisation générale et à la lutte.
(1).- Assez de mensonges et de démagogie ! Nous ne nous inscrirons massivement sur les listes électorales que quand auront été créées les conditions d’une élection transparente. Le civisme ne consiste pas à s’inscrire massivement sur les listes électorales d’Elécam qui serviront, comme nous le savons tous, à détourner les voix en faveur du « candidat naturel » du parti au pouvoir, qu’on vote pour lui ou pas. Elecam a été conçu dès le départ comme une machine à frauder, et c’est pour cela que tout dialogue avec l’opposition a été écarté. Les rafistolages de dernière heure ne servent qu’à tromper l’opinion et à donner quelques alibis aux opportunistes au service de leurs intérêts personnels.
Ce n’est pas nous qui manquons de civisme en invitant les Kamerunais à la vigilance : ce sont les spécialistes de ce que nous avons appelé « déni démocratique » qui fait que notre peuple n’a jamais élu librement un président de la République depuis cinquante ans, mais a toujours reconduit, par des élections frauduleuses, des hommes installés au pouvoir par l’Etranger.
Ce n’est pas nous, qui appelons le peuple à ne plus tolérer cette situation, c’est avant tout la surdité politique dictatoriale, qu’on peut et doit accuser d’incitation à la révolte et d’incivisme.
(2).- Qu’on cesse de nous tromper et de tromper le peuple en faisant croire qu’on peut améliorer Elécam, qu’il faut attendre on ne sait quel progrès de la nomination de quelques membres d’un Conseil électoral qui n’a aucun pouvoir réel, et sur lequel règne un directeur général nommé par le dictateur et nanti d’un droit de véto, tout ce dispositif laissant l’essentiel de l’organisation générale des élections entre les mains du Minat/D et de son réseau de préfets et sous-préfets manipulant les chefs traditionnels bien rodés en la matière.
Il faut sortir de la logique de négocier l’amélioration de la machine à frauder du pouvoir. Primo, parce que les retouches partielles de celle-ci ne changeront rien, nous le savons tous. Secundo, parce que Biya aura toujours vis-à-vis de l’opposition une logique de mépris et de tricherie, et une stratégie dilatoire consistant à gagner du temps et à en faire perdre à l’opposition.
(3).- Ce que les différentes forces de l’opposition demandent à Biya est parfaitement légitime et juste. Mais l’opposition se trompe, et risque de tromper durablement le peuple, en croyant qu’elle pourra obtenir satisfaction par la négociation. Les revendications présentées à Biya dans l’espoir d’une négociation ou en lui adressant des mémorandums ne pourront jamais être réalisées que par l’opposition elle-même une fois que le dictateur aura été renversé.
(4).- Les Professeurs de droit qui expliquent que Paul Biya n’est plus éligible ont parfaitement raison. Les éclairages apportés à ce sujet par le Pr Alain Didier Olinga et corroborés par le Pr Mathias Eric Owona Nguini ne souffrent d’aucune véritable contestation par les juristes-griots déconsidérés par leurs exercices de clientélisme politique et qui ne parviennent à aligner que des sophismes inconsistants et des proclamations d’allégeance au dictateur décrié par le peuple. « Elu » lors de ses deux derniers mandats dans le cadre d’une Constitution limitant les mandats présidentiels à deux, Pau Biya a fait introduire, par ses députés godillots, une disposition de non-limitation des mandats en donnant à cette disposition une force rétroactive : c’est une grande tricherie, une forfaiture
(5)- En plus de se fonder sur une forfaiture, la reconduction forcée de Paul Biya présente aujourd’hui le danger majeur pour notre pays de voir le dictateur propulser au pouvoir, après une ou deux années de préparation de ce coup, un nouveau « président de la République » sans élections, selon le mécanisme du « déni démocratique ». La France ayant ainsi placé Ahidjo au pouvoir grâce à un vote de l’Onu qui écartait l’organisation des élections avant la proclamation de l’indépendance, et Ahidjo ayant placé Biya sur « recommandation » (ordre) d’Aujoulat, il est clair que depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, jamais le peuple kamerunais n’a librement élu un président de la République : il n’a fait que reconduire par des élections frauduleuses des « présidents » installés plus ou moins directement par l’étranger.
(6)- lorsque les Occidentaux (les Etats-Unis et la France notamment) suggèrent à M. Paul Biya de ne pas s’accrocher indéfiniment au pouvoir, son équipe crie à l’ingérence et ose appeler le peuple kamerunais à soutenir l’obstination malsaine du dictateur, au nom de l’Indépendance nationale !
1°/ Où a-t-on jamais vu Biya et ses hommes depuis trente ans devenir « anti-impérialistes » et défenseurs de l’indépendance nationale ? Qui peut croire à pareil miracle ?
2°/ Les conseils des Occidentaux sont en réalité destinés à éviter à leur « meilleur ami » un sort tragique, conscients qu’ils sont que leurs agents de toujours dans notre pays perdent toute lucidité et que l’avènement d’un nouveau régime surtout d’une véritable démocratie pourrait quelque peu pénaliser leurs intérêts.
Que Biya insiste donc, s’il veut, comme d’autres dictateurs, en découdre avec son peuple ; mais qu’il ne prenne surtout pas les Kamerunais pour des imbéciles en pensant qu’ils peuvent croire aux simulations d’anti-impérialisme et de défense des intérêts nationaux par les agents de toujours de l’étranger.
(7)- Enfin, écarter Biya ne saurait relever aujourd’hui de petits calculs opportunistes de ceux qui veulent des élections à tout prix avec ou même sans « amélioration » d’Elécam : écarter la candidature de Biya ne peut avoir de sens progressiste, de sens de défense des intérêts du peuple kamerunais que si la mise à l’écart ou le renversement du dictateur s’accompagne de la remise à plat du système politique corrompu du Rdpc, des institutions néocoloniales, bref s’accompagne de l’ouverture , comme nous l’avons dit, d’un dialogue national exhaustif et serein, pour reconstruire le pays et le doter dans la paix d’une véritable démocratie, d’un régime de progrès engagé dans l’édification d’une Afrique unie et prospère .
MAIN TENDUE A TOUS LES PATRIOTES DE TOUS LES PARTIS, DU RDPC ET DE L’ARMEE : CHASSONS BIYA !
Par Ngouo Woungly-Massaga(Commandant Kissamba Vétéran de l’UPC et de l’ALNK, dit Mundele, dit Mang, dit Reloj, dit C.K. Nutsugah, dit Souyris, dit Henri Ducotet, dit El Hadj Yero, dit L’O.S., dit Commandant GAMA , benjamin et tout dernier survivant des leaders de la lutte pour la Réunification et l’Indépendance du Kamerun). CONTACT : 78 87 71 26 ou 22 17 97 27 ---wmassaga@live.fr )