mercredi 10 février 2010
Ils sont quatre, de nationalité nigériane, bien connus des populations de la ville de Kumba où ils se sont établis depuis plusieurs années. Portés disparus, ils sont actuellement activement recherchés par la police camerounaise.
Comme des têtes bien pensantes, ils ont réussi à prendre la poudre d’escampette avec plus de 100 millions de nos francs représentant l’épargne des Camerounais, clients de « Virgo solutions » une entreprise de micro finance que les fuyards ont mis sur pied à Kumba, une ville très commerciale. Pour s’attirer la confiance et la ruée des épargnants, les escrocs avaient promis de leur donner de gros crédits dépassant de loin le montant épargné. Mais pour en bénéficier, l’épargnant devait d’abord ouvrir un compte et n’attendre que quelques semaines avant d’y effectuer la moindre transaction financière.
Voyant que les montants des crédits proposés étaient alléchants contrairement à ceux des banques ordinaires, les épargnants tels des poissons, mordent à l’appât. Par dizaines, en majorité des commerçants du marché central de Kumba, ils vont placer leur argent à « Virgo solutions ». D’aucuns iront jusqu’à emprunter dans les caisses des tontines pour venir garder dans cette coopérative en attendant le moment indiqué pour demander le crédit. Tout se passait plutôt bien et tous les épargnants ne se doutaient de rien jusqu’à la semaine dernière où, tous ont été pris au dépourvu en apprenant la triste nouvelle de la disparition de ce groupe de quatre Nigérians avec dans leurs valises plus de 100 millions de Fcfa, un pactole représentant les dépôts de plusieurs épargnants de la ville de Kumba. Une ville qui, jusqu’à hier au moment où nous allions sous presse, cachait mal son embarras face à cette grosse escroquerie à ciel ouvert organisée au nez et à la barbe des autorités locales.
Toute la ville de Kumba et singulièrement le marché central (Main gate), vit dans l’émoi, certains commerçants ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis la fin de la semaine dernière, beaucoup cherchent à comprendre la facilité avec laquelle les escrocs ont pu réussir leur coup. Comment ont-ils obtenu leur agrément ? La polémique enfle, les soupçons se précisent. Selon nos sources, la supercherie s’est produite bien avant jeudi 4 février 2010. « J’ai eu l’information tard dans la nuit de jeudi par un ami qui en avait entendu parler par ouïe dire. Le lendemain matin quand je me suis rendu sur les lieux, je n’en revenais pas. Le fait qu’ils aient dit qu’on ne pouvait effectuer des opérations de retrait dans notre compte qu’après des semaines était une preuve qu’ils préparaient bien un coup. Mais personne ne les a vus venir. Nous étions aveuglés par des offres mirobolantes qu’ils nous proposaient », témoigne une victime qui comme la quasi majorité des épargnants qui, mis au parfum de la fuite des responsables de la micro finance, s’est rué sur les lieux. Certains ne pouvaient s’empêcher de fondre en larmes. « Tant la découverte était assommante. Cet endroit qui tenait lieu de locaux était vide. Sur une table abandonnée, il y avait un vieil ordinateur et des machines à calculer. A première vue, tout pouvait laisser croire qu’ils étaient très pressés au point qu’ils ont omis de tout emporter », précise notre source qui souligne qu’elle venait, sur insistance d’une amie, d’ouvrir un compte dans cette micro finance.
Source:Le messager