jeudi 13 janvier 2011
Le mouvement « rapologique » camerounais s’est enrichi. Un jeune loup aux dents longues vient d’agrandir le cercle restreint du hip hop au Cameroun. Tibégue Iré Landry plus connu sous le pseudonyme de Kiss Klin Jah (Kkj) a choisi de s’engouffrer dans l’univers sinueux du show biz avec le Rap comme prédilection. Pour lui, le Rap signifie in extenso « rappeler, appeler et parler ». C’est dans ce sillage qu’il ambitionne à travers ses textes de « dire tout haut ce que les gens pensent tout bas ». Rien d’étonnant pour un rappeur dont l’engagement à tordre le cou aux tares qui cancérisent la société camerounaise et le monde entier en général, est sans conteste. A la vérité, rien ne prédisposait Kkj à s’investir dans la musique et singulièrement dans le hip hop avec pour tendance majeure le rap. Car, titulaire d’un brevet de technicien supérieur (Bts) en gestion des ressources humaines, il aurait pu déployer son talent dans une carrière de bureaucrate et se focaliser uniquement sur son rendement professionnel.
Fort heureusement, le virus de la musique a eu raison sur toute la ligne. C’est par le canal des interprétations et des play-back qu’il met le pied à l’étrier. Chemin faisant, il fait la rencontre des amis avec lesquels il fonde un groupe de rap dans les années 96-97. Son expérience en danse, sa culture rasta (Kkj a remporté plusieurs fois le prix du meilleur danseur du reggae lors des concours organisés chaque 11 mai en mémoire du très regretté Bob Marley) et son engagement pour le hip hop ont été de précieux atouts à l’émergence d’un groupe qui s’est disloqué à la faveur des nombreuses pérégrinations de ses membres. Le voyage de Kkj au Nigeria notamment à Abuja et Jos, lui permet de faire la rencontre de plusieurs artistes dans le cadre des spectacles. C’est dans cette dynamique qu’il est retenu pour faire la première partie de la scène organisée lors du lancement de l’album de Prince Dee.
Pour le reste, des featurings avec Da-Sheet, Nino, R2A et les autres lui ouvrent la voie des spectacles au Nigeria. En octobre 2008, il fait fureur aux côtés de P-Square, Black Faze, Idriss Abdelkerim…au cours des phases d’animation d’une grande foire artistique et culturelle d’une quinzaine de jours à Jos. Des prestations qui lui ont facilité l’enregistrement de son premier album solo au studio Hill-Stream de Sam à Jos et le mastering dans les installations de Design sounds à Abuja, bien avant son disque solo intitulé « 6Gne2Paix ». En tout état de cause, Kkj creuse son sillon et ambitionne de se tailler une place de choix sous le soleil de la gloire et du succès. Ce n’est pas son talent nombreux qui lui fera défaut. Bon vent !
Par Alain NJIPOU(Le Messager)