lundi 20 décembre 2010
La star montante de la musique camerounaise a donné un spectacle jeudi 16 décembre 2010 au Castel Hall de Bali dans le but de tordre le cou à ses fléaux.
Après avoir été victime d’une tentative de viol, Kareyce Fotso, la coqueluche de la musique camerounaise, garde encore quelques séquelles psychologiques de cet acte infâme qu’elle a failli subir. Pour tordre le cou au viol et à l’inceste deux fléaux rampants au Cameroun, Kareyce Fotso a brisé le silence en joignant sa voix, son talent d’artiste au crédo du Réseau national des associations des tantines (Renata) et aux partenaires institutionnels comme la coopération allemande pour le développement (Gtz). Sans surprise, Kareyce Fotso, lauréate du prix Francophonie en 2009 et finaliste du prix de Radio France internationale (Rfi), est l’ambassadrice du Renata dans la croisade contre ces fléaux. Au cours d’une conférence de presse, tenue au Centre culturel français Blaise Cendrars de Douala (Ccf) mardi 14 décembre 2010, Kareyce Fotso explique sa posture en soutien à la campagne contre les violences basées sur le genre.
« C’est mon combat n°1. Il faut qu’on arrête de se taire en brisant le silence, en dénonçant les violeurs » Pas moins qu’un spectacle d’assez bonne facture pour implémenter sa volonté et sa détermination d’éradiquer des phénomènes sociaux qui n’auraient pas dû avoir pignon sur rue. Plusieurs centaines de fans et autres mordus du show en life ont investi les installations du Castel Hall de Bali à Douala, qui n’a pu faire le plein d’œuf, jeudi 16 décembre 2010. Kareyce Fotso, précédé quelques minutes auparavant par Cylla Song’s, une jeune louve aux dents longues, a baladé les spectateurs dans un répertoire, socle des deux albums à son actif. Corsage démembré de couleur pourpre sur une jupe évasée fleurie, l’auteur de Mayolé passe en revue ses chansons à succès comme « Parler française » contenu dans son deuxième opus intitulé « Koengne » officiellement pas encore sorti au Cameroun, mais disponible en Europe, Usa et ailleurs. « Sowa », « Mayolé » et les autres titres ont été fredonnés par un public enjoué et prompt à ovationner la star dans ses improvisations.
Sur ces entrefaites, elle invite monsieur tout le monde a exécuté « Mayolé ». Un travesti s’essaye et se brise la figure. « Descend pédé ! » Fulmine-t-on, dans la salle. « Sikati » de Tala André Marie, interprété avec maestria par Kareyce Fotso, vient mettre de l’ordre dans une phase d’interprétation chaotique pour des spectateurs qui se sont découverts, sur le tard, des talents d’artiste. Peu importe, la vedette de la soirée s’est engagée à communier avec son public. C’est dans cette ambiance communicative, que beaucoup n’ont pas vu le temps passé. Conséquence, lorsque Kareyce Fotso met un terme au show, des insatiables en redemandent.
En tout état de cause, tous ceux qui ont été au Castel Hall jeudi 16 décembre 2010, ont regagné les leurs pénates chacun avec un Compact disk (Cd) et des dépliants portant sur la campagne contre le viol et l’inceste au Cameroun. Pour cette première bataille, Kareyce Fotso aura vaincu…
Par Alain NJIPOU(LEMESSAGER)