mercredi 22 juin 2011
Demain Joshua Osih ? En tout cas c’est la force montante d’un parti qui finira bien par faire son aggiornamento un jour, face à une jeunesse moderne et surinformée qui a besoin de repères. Pilote dans le civil, totalement bilingue, l’image du vice-président du Sdf passe bien dans les médias. La tête bien calée sur ses épaules, il sait où ne pas aller pour le moment, en ce début de transition politique où la subversion risque de faire basculer bien des idées reçues. Au Sdf depuis le début, il a également été président provincial du Sud-ouest. Joshua Osih nous a reçus dans les bureaux de sa compagnie d’aviation à Akwa.
Demain Joshua Osih candidat à la présidentielle sous la bannière du Sdf ou comme chairman ?
La question ne se pose pas en ces termes. Notre combat au Sdf aujourd’hui, c’est d’arriver à un meilleur processus électoral. Le reste n’est que pure diversion entretenue par le parti des flammes. J’espère que Le Messager qui a toujours été de tous les combats pour l’avènement d’un meilleur Cameroun en tiendra compte dans ses futures analyses. Je n’ai pour le moment aucune envie de succéder à qui que ce soit. Ce n’est pas d’actualité. Nous sommes dans un front pour les élections crédibles et transparentes dans notre cher pays. A ce titre, on n’a donc pas besoin d’être président du parti pour contribuer à la construction d’un pays. L’orchestre pour extirper les métastases qui empoisonnent la vie politique dans notre pays a déjà été constitué depuis la création du Sdf et il appartient plus que jamais à chaque militant et responsable du parti, à quelque niveau que ce soit, de continuer à jouer et surtout de densifier sa partition
N’empêche, nous entrons en année de transition politique dans tous les partis politiques de référence, dont le Sdf. Pour des raisons biologiques et même pour des raisons de lifting, votre formation devrait envisager de faire bonne place aux jeunes. Monsieur Fru Ndi perçoit-il cela ? Son âge et sa longévité au pouvoir ne font-ils pas problème ?
Notre parti fonctionne dans un registre parlementaire. C’est le Nec -et non une seule personne- qui dirige et décide. Nous avions toujours eu et avons besoin de toutes les générations au sein de cette structure de prise de décision. C’est la raison pour laquelle les jeunes ont toujours été et sont bien représentés au sein du Nec. En 2006, le Nec a été largement renouvelé. Au cours du congrès qui aura lieu au plus tard l’année prochaine, les renouvellements du personnel politique se feront conformément à nos dispositions statutaires qui prescrivent, sans ambiguïté, la voie démocratique. S’agissant du chairman, aucun Camerounais n’a eu autant de voix que lui dans une élection. Il a actuellement la légalité et la légitimité nécessaires pour diriger le Sdf. C’est le dernier congrès du parti qui en a décidé ainsi. Le Sdf est structuré autour des idéaux républicains et non autour d’une personne. Ce sont les personnes qui sont organisées dans le parti. Nous n’avons donc pas de problèmes majeurs. Nos statuts sont solides.
Tout de même, la démarche de Fru Ndi consistant à chercher un candidat à la présidentielle, extérieur au Sdf est mal perçue par certains cadres.
Le chairman n’a jamais recherché un candidat externe au parti. Il a évoqué la possibilité d’une candidature externe incarnant assez bien le programme de transition dans le processus électoral en cours. Une démarche nécessite bien évidemment un large consensus. N’oublions surtout pas que la préoccupation majeure demeure la remise en marche du Cameroun. L’heure n’est pas aux candidatures de principe ou de témoignage. Nous sommes dans un front. Il ne sert à rien de participer à une élection dont les dés sont pipés d’avance. Tant qu’Elecam demeure dans sa configuration actuelle, nous allons empêcher qu’il y ait élection. Afin que M. Biya comprenne une fois pour toutes que nous sommes tous copropriétaires de ce pays. Avant qu’il ne soit trop tard, il a intérêt à intégrer ce concept républicain dans ses actes de fin de règne.
Entretien avec Edking(Le Messager)