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Jean Bosco Tagne : « Pius Njawé n’est pas mort ici aux Usa pour rien »

mardi 12 juillet 2011


Jean Bosco Tagne est le chargé des affaires politiques et des programmes de la Camdiac (Cameroon Diaspora for Change). Dans la vie active, il est un scientifique, enseignant-chercheur à Boston University School of Medicine avec le titre officiel de Professeur assistant de médecine. Dans cet entretien accordé à Camer.be, il parle du regretté Pius Njawé le fondateur du quotidien Le Messager et des séries d’activités organisées à l’occasion du premier anniversaire de la disparition de ce dernier.

Voici un an que Pius Njawé, le Dp de Le Messager nous a quitté. Vous comptez organiser aux Usa et au Cameroun tout comme d’autres compatriotes,une cérémonie d’hommage en sa mémoire, pouvez-vous revenir sur les grandes lignes du programme de cette activité ?

Très cher frère, merci tout d’abord de cette opportunité que tu me donnes pour qu’ensemble nous commémorions cette anniversaire aussi douloureux de la mort de ce célèbre Journaliste qu’était Pius Njawe.
Aux Usa, nous avons décidé de faire plusieurs petites rencontres et des nuits de prière à travers le pays, surtout entre le 11 et le 12 Juillet, jour de sa mort. Plusieurs conférences sont organisées partout dans le monde avec l’appui et le soutien de la Camdiac. Le clou des activités aura lieu au Cameroun où nous faisons de notre mieux. Car avec la dictature en place, il est difficile de faire quoi que ce soit. Mais nous avons décidé d’essayer et voir. Sur ce, il y aura une conférence débat, ainsi qu’un déplacement sur Babouantou pour y déposer une gerbe de fleurs par les amis, collègues et les admirateurs de cet illustre disparu. Je m’abstiens de dire plus avant que ces monstres au pouvoir ne commencent avec les arrestations dès ce jour même.

Comment vous vous sentez aujourd’hui ? Vous, qui l’aviez vu quelques heures avant son décès ?

Triste, très triste même. Surtout lorsque je sais qu’il y a quelque chose de très louche derrière sa mort. Il était très important pour nous. Il nous a permis d’ouvrir bien de portes. Donc, avec le temps, je ferais des points là dessus. J’échangeais avec lui à des heures impossibles. Non seulement j’ai perdu un aîné, j’ai surtout perdu un mentor. Ils sont rares sur cette planète. Pius Njawé nous a beaucoup soutenus lorsque tous ceux dont nous avions besoin du soutien à ce moment très important de la lutte nous rejetaient et nous diabolisaient.

Quel est le dernier souvenir que vous gardez de Pius Njawé ?

Un homme très jovial, simple, envahissant de joie. Je me rappelle très bien du 11 Juillet, à la réception que j’avais donnée, comment il était devenu l’hôte de la maison et était celui là même qui accompagnait ceux qui partaient avant lui dans leur véhicule ou à la porte ! Comment pouvez-vous oublier cela ? Je me rappelle dans les interviews qu’il a faites avec les leaders présents à la conférence de la Camdiac , et dont nous avons la peine aujourd’hui d’entrer en possession des bandes pour des raisons non encore claires, comment il demandait à chacun de dire ce qu’il pense du Cameroun de demain, voire de l’après Biya. Mon cher, j’ai vu bon nombre de ces leaders manquer de quoi dire. Aujourd’hui je comprends pourquoi. C’était un homme très clairvoyant et d’un courage semble-t-il hors du commun.

En tant que homme très clairvoyant comme vous le dites si bien, d’après vous, que représentait Pius Njawé pour le Cameroun et l’Afrique ?

Il était le grand pionnier de l’indépendance de la presse en Afrique francophone. Il a passé une grande partie de sa vie à lutter pour la liberté de la presse, aussi bien au Cameroun qu’en Afrique. Vous savez que les hommes sont de nature autant plus défensifs qu’offensifs lorsqu’ils sont en insécurité totale. Il nous a permis de voir cela en ce régime tyrannique et maudit, que le bon Dieu a mis à la tête de notre pays pour des raisons que lui seul peut justifier. Car cela ne fait plus de sens et, comme vous le savez bien, tout ce qui ne fait pas de sens pour nous autres ne peut qu’être divin

Au-delà de cette cérémonie d’hommage, quel regard portez-vous sur le Cameroun d’aujourd’hui ?

La pire des dictatures qui existe sur le continent africain en ce moment c’est au Cameroun, un pays au bord d’un autre génocide à la rwandaise, n’en déplaise aux puristes du verbe et de l’histoire africaine. Je suis convaincu que pour que Biya parte du pouvoir, il n’aura que le sang de centaine voire des milliers de Camerounais derrière lui et qu’il n’organisera jamais une une élection transparente et juste, raison pour laquelle personnellement je n’en discute pas, ni la Camdiac … Un dictateur n’organise pas les élections pour perdre

Que peut-on attendre de participation de la diaspora camerounaise dans le processus de changement au Cameroun ?

Beaucoup ! Oui la diaspora camerounaise est entrain de donner le maximum d’elle-même. Au moins 90% de Camerounais vivant hors du triangle national ont enfin compris qu’il n’y a pas d’autre paradis sur terre qu’au Cameroun et sont prêts à tout pour voir partir ce fainéant de la pire espèce.

Après de longs remous de leadership et de reconnaissance de leur statut, bon nombre d’organisations de la diaspora luttant pour un changement radical au Cameroun ont compris que seule une unité était nécessaire car la lutte pour son départ ne sera pas facile. Ce qui, pour moi, est une très bonne chose. Cette unité permet d’harmoniser un certain nombre de choses pour un futur dans la lutte. Car Biya ne partira pas sans ce dernier souffle diabolique qui l’anime depuis 1982.

Il est en train de s’armer grandement, alors que le peuple camerounais ne compte vraiment pas sur grand-chose sinon sa jeunesse et sa diaspora partout à travers le monde.

La Camdiac peut-elle apporter sa pierre de touche dans ce sens ?

Camdiac voudrait voir ce tyran de Biya Paul partir au moins comme son « illustre prédécesseur », mais nous avons compris depuis belle lurette que cela ne se fera pas. Il doit laisser le Cameroun dans sa peine de reconstruction, sans y ajouter une nième guerre inutile, qui nous prendra bien des années comme ce que nous avons vécu après les années d’indépendance à nous refaire. Mais si cela n’est pas possible, alors le peuple n’aura pas d’autre choix que de prendre en main ses responsabilités… Il est bon pour notre nation de le voir partir maintenant, même au prix du sang, pour sauver notre nation. Comme le disait José Marti et je cite : « La liberté coûte très cher et il faut, ou se résigner à vivre sans elle, ou se décider à la payer à son prix. » Même les pauvres Burkinabés et Nigériens font mieux dans leurs revendications que nous autres Camerounais. Je ne pense pas que les Camerounais se sont résignés a vivre sans elle. De l’intérieur comme de l’extérieur, les Camerounais doivent tout mettre en œuvre pour voir partir ce monstre de la première classe. Sur le plan intérieur comme sur le plan extérieur, tous les contacts sont pris pour informer et nuire à toutes les initiatives de son gouvernement à travers le monde. Nous ne cesserons de mettre en évidence les dangers qui planent sur notre peuple si jamais cet homme s’obstine toujours à ne pas partir. Comme disait quelqu’un, la vraie folie de ce diable, ainsi que de son régime, c’est de se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent pour lui et pour notre peuple ! We will not rest until the Cameroonians people have the right to choose their own leader.

Un dernier mot ?

Le départ de Biya est inévitable en 2011. Car c’est l’extrême limite acceptable par notre peuple. Le Cameroun n’est ni un royaume, ni une chefferie traditionnelle dont le dictateur pourrait se prévaloir l’héritage et ce démon de Biya Paul peut-être sûr que le monde célébrera son départ. People will overcome their fear in Cameroon. Chassé par son destin comme Ahidjo, Senghor, Diouf, Kerekou etc ou être sur les traces d’autres tyrans comme Mumbutu, Tamdja, Ben Ali, Mubarak, Laurent Gbagbo… c’est à lui de choisir et il doit le faire maintenant. Après le Maghreb, et ce qui s’est passé aussi bien en Guinée, Niger où l’armée a pu libérer son peuple qu’en Côte d’Ivoire, les élites mondiales avec qui nous avons eu des contacts affichent une certaine unité sur le départ des dictateurs africains et plus précisément des chefs d’Etat au pouvoir depuis plus de 10 ans. Elles sont unanimes que cette situation, non seulement a mis l’Afrique et surtout un pays comme le nôtre à qui Dieu a tout donné, à l’exception d’un mauvais chef comme ce Biya, dans une situation économique terrible, mais surtout dans un état de léthargie et de dépendance absolues.

Pour remédier à cette situation, il est urgent de donner à la jeunesse camerounaise un certain espoir. Le premier étant de leur faire croire en leur capacité de ressurgir et surtout de s’investir dans le développement de leur très beau pays. C’est ainsi que nous avons été privilégiés de savoir par exemple que le jeune président américain Obama a envoyé à ses pairs, et plus précisément aux dictateurs africains au pouvoir depuis plus de 10 ans, des encouragements à plus d’ouverture démocratique qui, non seulement sera bénéfique pour eux, mais aussi pour les peuples qu’ils ont le privilège de servir, tout en insistant que chaque peuple a le devoir de lutter pour cette liberté démocratique, mais Biya ne comprendra jamais cet appel, car il est très mal informé de ce qui se passe à l’extérieur, même devant sa porte.

Si un chef d’Etat ne fait rien en 10, 20, 30 ans, ce n’est pas en lui accordant 100 qu’il fera mieux. Car après deux mandats, c’est la dictature, le favoritisme, la corruption et les multiples détournements qui s’installent. Le président devenant alors un homme qui défend beaucoup plus son pouvoir que son bilan devant son peuple. Je ne suis pas le premier à le dire et ne serai donc pas le dernier. Car c’est une logique simple.

Résignation au fatalisme ? Il nous faut donc combattre. Car il n’est pas question de discuter avec eux pour qu’ils cèdent un peu de leurs intérêts. Ils ne le feront jamais. Il ne s’agit pas là de charité. Il ne s’agit pas là de philanthropie. Ce sont des intérêts antagonistes qui s’affrontent, qui s’affronteront jusqu’à ce que la majorité du peuple camerounais, au nom duquel nous parlons et nous battons depuis plus de 20 ans maintenant, jusqu’à ce que ce peuple donc, arrive à récupérer ses biens et à imposer la justice sociale. C’est bien la raison pour laquelle Pius Njawé est mort et je peux vous rassurer que cette mort n’est pas vaine… Oui Njawé n’est pas mort ici aux Usa pour rien.

© Camer.be : Propos recueillis par Hugues Seumo

2 Messages

  • Où en est l’enquête américaine de l’accident ayant provoqué le décès de Puis Njawé ? Vous avez clamez haut et fort ici comment il a été assassiné, que des conneries. Vous avez voulu jeter l’opprobre sur le pouvoir en place, peine perdue, la vérité finit toujours par triompher.

  • allez parler au Cameroun, pas que vous vous cachez ici et vous venez parler ici, allez lutter pour votre pays que soit disant vous aimez tant au Cameroun, pas aux US.vous parlez trop pour rien, si on vous donne ce pays , c’est sur que vous serez plus nul que lui. vraiment essayez d’être un peu raisonnables.

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