mardi 7 mai 2013
Les conditions sont-elles réunies aujourd’hui pour véritablement engager la presse à jouer son rôle pour un Cameroun émergent ?
Les conditions sont réunies pour que la presse soit libre et responsable. Les pièces manquantes pour que le puzzle soit complet vont rapidement être mises en place. Le Cameroun dispose d’une vingtaine de télévisions, d’environ 200 radios dont la plupart évolue dans l’illégalité. Une situation que le Cameroun admet bien qu’on s’achemine vers une tolérance zéro dans ce sens. Il reste aux principaux acteurs de se montrer à la hauteur de leurs engagements par rapport à la viabilisation des entreprises de presse où l’Etat va s’impliquer. De cette viabilisation dépend l’amélioration des conditions de travail et de vie des professionnels. Il est revenu dans les débats à Douala, les obstacles liés à l’application de la Convention collective dans le secteur de la presse qui maintient les journalistes dans la précarité. Je profite de cette occasion pour dire que dans la perspective de la mise en œuvre des résolutions des Etats Généraux de la Communication, le principe de l’acquisition d’un compte d’affectation pour soutenir les entreprises de presse se met progressivement en place. Le Gouvernement va mettre d’importants moyens pour aider les médias à se constituer en entreprises afin de fournir aux journalistes des salaires à la mesure des efforts qu’ils fournissent. Mais la viabilisation de la presse passe aussi par une économie robuste. Pour cela, il faut encourager la création des richesses par l’incitation à des investissements nationaux et étrangers. La presse a son rôle à jouer pour y parvenir sans forcément être une presse caporalisée.
Qu’est-ce qui fait traîner la mise en place des résolutions issues des Etats Généraux de la Communication ?
Le Comité de suivi des Etats Généraux de la Communication, qui se sont tenus en décembre dernier, est en cours de constitution. Pour que ses résolutions soient traduites dans les faits, il faut une mutualisation des administrations concernées : le Ministère des Finances, de la Communication, des Domaines, etc. Cette synergie nécessite un peu de temps afin que chaque administration joue bien sa partition.
Les journalistes estiment qu’il faut sortir des sentiers battus dans la célébration du 3 mai où d’année en année, on a les mêmes activités...
On ne peut pas nier qu’il y a eu une innovation dans la célébration de l’édition 2013. C’est à Douala que les activités ont été lancées, où des universitaires se sont joints aux professionnels pour éclairer l’opinion. L’an prochain, cela pourrait être dans une autre ville. Mes collaborateurs et moi n’avons pas le monopole du savoir et du savoir-faire. Nous invitons la presse et les partenaires des médias à une réflexion pour donner une résonance plus importante à la célébration au Cameroun de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Il faut préciser tout de même que l’organisme faîtier de l’organisation de cette célébration reste l’UNESCO. C’est cette institution qui décide de la thématique que nous adaptons selon notre contexte particulier. « Parler sans crainte, assurer la liberté de la presse dans tous les médias », a été la thématique générale. « Les médias nationaux libres et responsables : levier de croissance et acteurs de développement pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035 », a été la variante du Cameroun selon ses objectifs.
Source : Cameroon-Tribune