mardi 16 décembre 2008
Les dégâts des flammes qui se sont déclenchées samedi dernier à Douala sont estimés à des centaines de millions de francs Cfa.
Le marché Congo à Douala a été pris d’assaut par des badauds observant le spectacle macabre qui s’offrait à eux. D’aucuns ne parvenaient pas encore à comprendre ce qui s’était réellement passé dans ce grand marché de la capitale économique. Certains sinistrés assis sur des étals regardent le voile de fumée qui se dégage des décombres. En effet, le feu qui s’est déclenché aux environs de 1h du matin, samedi 13 décembre, au "Camp menuiserie" situé en face du camp Bertaud, a consumé environ cinquante établissements commerciaux. Lesquels sont constitués des ateliers de menuiserie et des merceries. "L’incendie a uniquement touché le camp des menuisiers et ravagé à son passage quelques magasins de mercerie", a indiqué Samuel Zobel Silassia, un sinistré. Les magasins étaient construits en matériaux provisoires ce qui pourrait expliquer la propagation rapide du feu. Cet espace était un véritable labyrinthe, a-t-on appris. Les boutiques étant superposées les unes aux autres.
Selon certains témoignages, le feu s’est déclaré aux environs de 1h du matin. Certains commerçants informés par des vigiles commis au gardiennage des lieux vont immédiatement faire appel aux sapeurs pompiers. Lesquels vont arriver sur les lieux, une heure après. A leur arrivée, les flammes avaient déjà consumé une bonne partie des ateliers de menuiserie. Avec l’intensité de ce feu, les sapeurs n’ont pas pu maîtriser les flammes. "Les deux citernes d’eau n’ont pas pu éteindre les flammes", a indiqué un sinistré. C’est finalement la brigade de l’aéroport venue en renfort qui va réussir à éteindre le feu. "Si la brigade de Ngodi avait suffisamment de l’eau, les dégâts ne seront pas aussi importants. Le temps que les agents ont mis pour aller chercher le renfort nous a coûté nos merceries", a soutenu Blaise Noibissié. Les causes de cet incendie restent encore inconnues. Mais certaines indiscrétions font état des aménagements anarchiques effectués par certains commerçants sur les installations de la société Aes-sonel.
Les sinistrés dénoncent le pillage dont ils ont été victimes pendant cet incendie. "Certains articles que j’ai réussis à sauver des flammes ont été dérobés par des personnes véreuses", a déploré une des victimes. Laquelle a pu sortir quelques rouleaux de tissus avant la propagation du feu. Heureusement, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Les dégâts matériels quant à eux sont énormes. Entres autres, des rouleaux de tissus, des meubles, des machines à coudre et à raboter ont été consumés. Les sinistrés les évaluent à des centaines de millions de francs Cfa. "Une machine à rabotage coûte près de 20 millions de francs Cfa. Vu le nombre de machines utilisées par les menuisiers qui a brûlé, nous pouvons évaluer les pertes en outils à des centaines de millions", a confié Charles Ngabmen, un menuisier. Malgré les flammes qui se dégageaient encore des décombres, les responsables de ces ateliers ont entrepris de démonter ce qui restait de ces machines. Une enquête a été ouverte pour élucider les véritables causes de l’incendie. Qui est le deuxième du genre qui survient dans la ville de Douala après celui du complexe Monkam au marché Ndokoti, survenu il y a quelques semaines.
Sandrine Tonlio(mutations)