vendredi 4 mars 2011
Ainsi donc pour avoir bénéficié de “ petits ” avantages liés à ses fonctions, Michèle Aliot-Marie s’est vue contrainte de rendre son tablier de chef de la diplomatie française. En effet, peu avant la révolution des jasmins qui a déboulonné Ben Ali, la ministre française des affaires étrangères a passé ses vacances dans les douceurs de la Tunisie. Au passage elle a bénéficié des facilités de déplacements par les soins d’un riche homme d’affaires proche du président déchu. Son père et sa mère, respectivement âgés de 94 et 92 ans, ont pris des actions dans l’une des affaires juteuses de la même personnalité. Si près d’un dieu que ne peut-on pas obtenir ? Et quand la rue s’est mise en effervescence, Michèle Aliot-Marie a proposé que la France vole au secours de la galaxie Ben Ali. Question de porter assistance et même de soutenir à hu et à dia des amis en détresse. Comme cela se passe souvent entre la France et les dictateurs africains.
Mais le temps a beaucoup changé. L’ère n’est plus à la barbouzerie foccardienne. Même si les réseaux résistent à la “ rupture ” sarkozienne proclamée. Les faits que nous avons évoqués plus haut ont eu raison de MAM. Elle a beau se défendre, après, dans le tourbillon du tollé et le chahut de l’opposition et même des membres de sa propre famille politique, rien à faire. L’amalgame et tous les subterfuges qu’elle a brandis pour se tirer d’affaire, n’ont pas pu la sauver. Même dans son propre parti, elle était devenue une brebis galeuse à éloigner du reste du troupeau. D’où sa démission du gouvernement au début de cette semaine ! Mais ils sont fous ces Blancs.
Et nos ministres donc qui s’acoquinent avec de véritables fripouilles du monde des affaires de chez nous, leur assurant même une couverture politicienne, et à qui rien de fâcheux n’arrive. Pour peu que ce qui est arrivé à MAM en France soit contagieux, que des têtes vont tomber en cascade. On me rétorquera sans doute que Sarkozy aussi bénéficie des largesses de certains de ses richissimes potes, Bolloré, entre autres et que rien ne lui est arrivé. Encore ! Chacun a sa chance ou sa malchance. Mais il faut dire que les gens là-bas ont été si dures pour cette femme qui totalisait déjà une bonne dizaine d’années de gouvernement, passant allègrement du ministère de l’Intérieur à celui de la Justice , aux Forces armées puis aux Affaires étrangères…Pour finir dans la poubelle ? Non ! cela ne fait pas sérieux. Ils sont fous ces Blancs !
Il faut même se demander si on ne va pas monter là-bas une “ Opération Condor ” pour envoyer la pauvre femme à Fresne, à la Santé ou dans une autre maison d’arrêt française, en attendant un procès tatillon et à rebondissements. Malgré les gaffes que multiplient Sarko et ses ministres, ils ne sont pas encore au niveau de nos républiques bananières, cacaoyères, caféières, forestières ou quoi encore. Parce que là, Chirac serait depuis longtemps en taule à cause de ses casseroles qu’il a laissées à la mairie de Paris. Il faut aussi reconnaître que les Français sont encore tolérants. Rappelez-vous l’histoire des fameuses notes de frais des députés travaillistes qui ont fait grand bruit en Grande Bretagne il y a deux ans et qui ont précipité la chute de l’ancien premier ministre Gordon Brown et du labor. Nos députés ici ne vivent-ils pas de marchés publics octroyés par des ministres ? Non sans quelques désagréments. Mais on va faire comment ?
Ils sont fous ces Blancs pour envoyer au purgatoire, voire en enfer les gens qui mangent paisiblement parce qu’ils sont justement à la mangeoire. “ Qui donc voit du bien et n’en profite pas ? ” chante Petit Pays. Allez donc poser cette question maintenant à MAM. Elle vous dira sans doute que ce sont des jaloux qui la visaient depuis longtemps qui ont réussi à l’abattre en plein vol. Une consolation quand même, elle retrouve son siège à l’Assemblée nationale. C’est dire que même là-bas un grand n’est pas un petit. Même si nos grands à nous finissent à Kodengui ou à New-Bell, si ce n’est dans les cellules très spéciales de la gendarmerie.
Par Jacques Doo Bell(Le Messager)