mercredi 24 décembre 2008
Le chanteur parle de sa participation au Fenac.
Ça fait plusieurs années que l’on ne vous a pas vu sur une scène camerounaise. Et là, vous prenez part au Fenac 2008…
C’est vrai que moi-même je ne m’y attendais pas et c’est un véritable plaisir pour moi d’être là. D’autant que ça me permet de découvrir une région du Cameroun que je ne connaissais pas vraiment. Ça me permet également de me ressourcer comme à chaque fois que j’effectue un voyage. Je suis venu à la rencontre de mes racines en allant vers des personnes qui me permettent d’aller au fond des choses. Ça me fait plaisir que ça se passe ainsi parce que ce n’est pas facile à organiser. Pour moi, malgré quelques petites difficultés administratives ou techniques, je suis un peu ravi de ce qui se passe.
Lundi dernier, vous êtes monté sur scène devant un public très nombreux et pas spécialement coopératif…
C’est une autre culture. C’est à nous d’aller vers eux. Ce n’est pas toujours évident, le public de Yaoundé comme celui de Douala. Je peux vous dire que le public de Douala est exigeant vis-à-vis de moi, même s’il s’emballe alors que le public de Yaoundé, même s’il ne s’emballe pas facilement, reconnaît la valeur de l’artiste. Ça reste intérieur et ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas contents de ce qu’on fait. Moi, je ne m’inquiétais pas. J’ai choisi ce métier et ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans un endroit où les gens ne me connaissent pas. Je m’étais armé pour ça.
Après " né sous X ", à quand le prochain album ?
J’ai ouvert ma boîte de production il y a environ huit mois et je prépare actuellement mon cinquième album. Je ne sais pas quand il va sortir. Là j’étais en tournée avant d’arriver au Cameroun j’ai donc dû suspendre mes travaux en relation avec la sortie de cet album mais je reviendrais dessus à mon retour sur Paris.
Vous parlez de vos albums mais malheureusement, il n’est pas aisé de s’en procurer. Est-ce une politique que vous avez mise sur pied pour vous préserver de la piraterie ?
En plus du problème de distribution que nous rencontrons au Cameroun, il y a aussi et surtout celui de la piraterie. Quand j’ai fait " Né sous X ", à peine le disque est sorti, il était déjà sur le marché de la piraterie. Les producteurs en voyant cela ont préféré réduire le nombre de supports mis sur le marché. Donc, il y a une logique qui s’est mise en place. A la production, quand il y a demande, ils sortent des disques et quand ce n’est pas le cas, ils ne le font pas. Les fans qui ont besoin de l’original peuvent aller voir l’association Mboa production qui peut le leur fournir.
Pensez-vous que le concept Mboa production qui est également présent ici à Maroua peut être un bon relais pour les artistes locaux ?
Cela fait près de trois ans que Mboa production existe. Si les artistes continuent de leur faire confiance, c’est que, c’est quelque chose qui fonctionne.
Propos recueillis par Dorine Ekwè(mutations)