samedi 6 août 2011
L’organisation non gouvernementale (ong) panafricaniste dénommée "Le Centre pour l’Action africaine", basée à Milwaukee Wisconsin aux Usa, était partie prenante de l’organisation de la soirée dédiée au héros de la liberté de presse Pius Njawé, à Boston. Son président & Ceo, qui a fait le déplacement (près de 16 heures de route), était l’un des panélistes. Il répond aux questions du quotidien Le Messager portant sur le combat du journaliste décédé il y a un an.
Qu’est-ce qui a amené votre ong, Le Centre pour l’Action Africaine, plus connu par son site Internet "Actions Africaines", à s’associer à d’autres organisations pour la commémoration de ce premier anniversaire du décès de Pius Njawé ?
Nous savons que Pius Njawé, le combattant de la liberté, avait non seulement une dimension nationale dans son pays, mais aussi une dimension dans son combat pour la liberté de la presse et la liberté d’expression. Pius doit être célébré, non seulement pour l’œuvre qu’il a accomplie, mais aussi pour son dévouement au combat pour la liberté. Son courage, ses principes et ses convictions pour les libertés individuelles et d’expression, son combat pour le développement nécessitent que sa vie soit célébrée au quotidien et que le combat pour lequel il est mort, puisse continuer.
Quelle signification votre ong donne à la lutte que menait Pius Njawé ?
Pius était un héros. Il n’était pas politicien. Sa lutte ne visait pas un poste dans un gouvernement quelconque en Afrique ou à travers le monde et moins encore au Cameroun : il défendait des idées qu’il savait chères pour le développement du peuple et le développement de l’homme tout court.
Il est important que nous Africains et tous les citoyens du monde libre, nous nous arrêtons pour honorer ce combattant hors pair qui ne recherchait une justice pour tous. Nous de l’ong "Le Centre pour l’Action Africaine", nous souhaitons que les grandes lignes de l’histoire de la vie de M. Pius Njawé soient revisitées au quotidien, pour redynamiser et motiver notre génération à nous impliquer davantage dans la lutte pour la libération de l’Afrique. Mais aussi, pour nous inspirer d’une nouvelle solidarité dans le combat pour une prise en charge effective, par les Africains, des affaires qui concernent l’Afrique, notre Afrique.
Que préconise l’ong Le Centre pour l’Action Africaine, pour la suite de ce combat ?
Si Pius Njawé nous a quitté, son esprit et son œuvre demeurant avec nous. Et il nous revient de prendre le combat de Pius là où il l’a laissé. Ce combat bien sûr, doit avoir lieu dans nos différents pays. Mais il doit être plus fort que jamais à l’échelle africaine. Car, si nos gouvernements nous empêchent de nous exprimer, il convient de nous rassurer que le mal est plus profond et a même des ramifications à l’étranger. Et c’est le combat de la libération de toute l’Afrique qui nous incombe aujourd’hui.
Tous les Africains comme Pius Njawé ont une grande envie de respirer l’air de la liberté et du développement. Que nous soyons Camerounais ou Africain tout court, nous avons envie de vivre dans une Afrique libérée, libérée de la parole, libérée de ses dictateurs, mais surtout libérée de ces charognards et vautours qui, pendant des siècles, nous ont, torturés et asservis.
Quelle devrait donc être l’attitude des Africains dont votre ong est un des défenseurs ?
Ces vautours qui pendant des siècles nous ont pris en captivité, et qui aujourd’hui voudraient se poser en donneurs de leçons en utilisant les mêmes alibis qu’ils ont utilisé hier pendant la traite négrière et la colonisation : apporter les nouvelles civilisations et protéger les civils. Tout ces mensonges, après avoir pillé, exploité et dévasté la terre de nos ancêtres.
Pendant que nous célébrons ce héros africain, il est important que nous comprenions qu’il est un devoir pour nous Africains, de continuer avec le combat, tout en respectant l’esprit de Pius Njawé.
Entretien avec Honoré FOIMOUKOMà Boston aux Etats-Unis d’Amérique