jeudi 23 juin 2011
Réalisateur et promoteur du site Internet www.cinemaducameroun.com, il revient sur les activités du festival et parle de son œuvre.
Quelle appréciation faites-vous du déroulement, jusqu’ici, de la 15e édition des Ecrans Noirs ?
Ce que je peux dire c’est que cela se passe comme d’habitude. L’essentiel c’est que le festival se tienne. Maintenant, s’il faut rentrer dans les détails, il faut déplorer quelque peu des producteurs et autres acteurs du cinéma local qui sont privés de prise en charge. Il faut aussi souligner, pour le regretter le peu d’engouement du public, qui est peut-être dû à une absence de communication. Il n’y a pas beaucoup de foule dans les salles alors que les projections sont gratuites, les gens n’assistent pas vraiment aux colloques. Enfin, je vais peut-être souligner le flou sur les films sélectionnés car il y a des films de très mauvaise qualité qui sont diffusés alors que d’autres, bien meilleurs, ne le sont pas.
Votre film n’a pas été diffusé. Vous savez pourquoi ?
Je ne sais pas trop pourquoi. Il s’intitule African dream et il a été tourné au Canada. Je ne sais pas trop pourquoi il n’a pas été diffusé alors qu’il a eu un prix aux rencontres audiovisuelles de Douala, il a été acheté par la télévision tchadienne et la Crtv. Il est attendu à la « Nuit du court métrage », il est attendu au festival du documentaire. Cela me surprend quand même qu’il ne soit pas diffusé dans un festival comme celui-ci.
Je ne comprends pas également pourquoi un film canadien comme « La saison des funérailles » qui a été tournée au Cameroun par un Canadien et qui a déjà reçu plusieurs prix dans des grands festivals occidentaux n’ait pas droit de cité dans le pays où il a été tourné. Heureusement que le festival sur le documentaire va le diffuser en avant-première.
Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus du film African dream ?
C’est un film qui montre un peu le côté que l’Occident a toujours eu à cacher. Notamment les occidentaux mendiants, les « mbenguistes » qui ne sont pas si bien là bas contrairement à quand ils arrivent ici. C’est la version courte d’un projet de long métrage, de trois minutes, axé sur le personnage Binta qui est une Soudanaise et qui nous montre tout ce que l’Occident a toujours refusé de nous faire voir réellement.
Est-ce que l’on peut savoir qui vous êtes et ce que vous avez déjà eu à faire dans le milieu du cinéma depuis que vous y êtes entré ?
De manière brève, j’ai huit ans d’expérience dans le cinéma. J’ai déjà réalisé un moyen métrage de 52 minutes qui s’intitule « Clando ». J’ai déjà réalisé trois courts métrages de 10 minutes, à savoir « Impulsion », « Osez s’exposer » et « Censure ». J’ai travaillé sur toutes les grosses productions faites au Cameroun depuis 2006 avec notamment « La maladie du sommeil » qui se projette en avant-première au cours de ce présent festival.
Par ailleurs, je suis le promoteur du portail web www.cinemaducameroun.com pour apporter des solutions que les décideurs n’ont pas pu trouver et qui commencent à fonctionner. Les résultats sont là : en 14 mois nous avons 300 000 visiteurs, nous avons enregistré près de 400 comédiens, nous avons plus de 300 placements et nous avons même tourné une série qui est « Secret succès » dans laquelle plus de 130 comédiens camerounais ont eu des gros plans dans le projet télévisuel. Ce qui est un exploit sur le sol africain.
Et à l’heure actuelle, pas de projet ?
J’ai deux séries en projet. Notamment « Le psy » qui met en exergue un psychothérapeute qui démissionne de son hôpital pour consulter en privé. Ce qui lui attire les foudres de sa famille. « La lettre » c’est des films de 6 ou 10 minutes sur le vih/sida. Et il y en a une quinzaine. Côté promoteur maintenant, je me suis mis à la réalisation du support papier de notre site Internet. Et c’est un magazine qui va s’appeler cinéma du Cameroun.
Pour terminer, il y a quand même des choses positives que ce festival peut apporter…
Je pense que nous avons déjà apporté beaucoup de choses positives aux gens qui viennent ici, notamment ceux qui viennent aux colloques. Parce que l’on fait des colloques depuis des décennies, mais rien n’avance, on tourne plutôt en rond. Pour notre part, il s’agissait de montrer aux gens ce que nous faisons dans notre concept cinéma du Cameroun. Il était question de montrer de manière pratique de ce que nous faisons. Par exemple lorsque quelqu’un vient nous voir pour savoir comment faire un film on le lui montre ; lorsqu’un autre veut un acteur ou un réalisateur on les présente et il fait son choix, etc.
Entretien avec Alain NOAH AWANA(Le Messager)