jeudi 1er octobre 2009
Des suspects ont été interpellés après le rodéo d’hier nuit
en provenance de Bafoussam.
Plus de peur que de mal. Le préfet du Noun, Fritz Alain Ndibi, et son chauffeur s’en tirent sans dommage corporel après une attaque à main armée des coupeurs de route sur l’axe lourd Bafoussam-Foumban dans la nuit du 28 au 29 septembre dernier. Pas de blessure, alors que l’attaque a été violente. Il n’y a que le véhicule de fonction du chef de terre qui a été endommagé. D’après des recoupements concordants, le préfet du Noun revient de Bafoussam. Il est environ 1h du matin. Rien n’indique que le spectre de l’insécurité va planer sur les occupants de la même voiture, notamment le préfet et son chauffeur.
Ils avancent jusqu’au lieu dit marché de bétail, à environ 3 km de l’entrée de Foumban : « Ils avaient posé des barricades sur la chaussée, à l’aide des troncs d’arbre », se souvient le préfet du Noun, joint au téléphone hier mardi. Tout le monde est sur ses gardes, tout en évitant la panique.
Des coups de feu retentissent. Un ou deux. Les occupants ne s’en souviennent plus, au regard des circonstances. « Ils avaient des armes de fabrication locale, qu’on ne recharge pas rapidement », poursuit M. Ndibi. Les impacts sont encore visibles sur la voiture. Les balles ont défoncé la portière, côté chauffeur. Le préfet du Noun n’hésite pas à faire appel aux éléments du bataillon des troupes aéroportées (Btap) de Koutaba, localité proche du lieu de l’incident. Entre-temps, les assaillants ont fondu dans la nature.
Les hommes en tenue procèdent à une fouille minutieuse dans les profondeurs de la nuit. D’après certaines sources, une demi dizaine d’individus ont été interpellés pour exploitation : « Nous y avons trouvé des troupeaux de bœufs en errance. Ça laisse croire que ce sont les bergers qui les gardaient qui se sont attaqués à nous », poursuit le préfet. Ce dernier dit ne pas disposer, pour le moment, d’éléments suffisants sur les personnes happées dans les environs dudit marché. Au contraire, il déclare ne point s’en émouvoir, lorsqu’on sait qu’il vient du Logone-et-Chari dans l’Extrême Nord où l’activité des coupeurs de route était récurrente : « Les recherches continuent pour voir assez clair », a indiqué Fritz Alain Ndibi.
En rappel, à l’époque alors qu’il était préfet du département du Boyo dans le Nord-Ouest, Haman Mamoudou, avait reçu une bille de plomb dans la tête. L’incident s’est produit en juin 2006, quand il a été attaqué par des malfrats dans un hôtel à Mbouda. M. Haman Mamoudou avait marqué une pause dans le chef-lieu des Bamboutos, à la fin d’un séminaire de renforcement des capacités des autorités administratives en information, organisé plus tôt à Bafoussam.
Michel Ferdinand(Mutations)