mercredi 6 juillet 2011
Daniel Eog est au rendez-vous des musiques urbaines de Libreville au Gabon.
La neuvième édition du Gabao bat son plein en ce moment à Libreville. La capitale gabonaise est littéralement secouée par le rendez-vous culturel incontournable qui rythme le début des vacances scolaires. Les amateurs de musique urbaine surfent sur la vague du bonheur car l’affiche concoctée vaut le détour. Une belle brochette d’artistes de la sous région au talent confirmé vont écumer les scènes du festival qui s’affirme comme la véritable plateforme d’échanges culturels entre artistes et promoteurs culturels.
Résolument Hip hop à l’origine, le projet artistique du Gabao s’est ouvert à d’autres genres musicaux. La soirée d’ouverture le 30 Juin dernier a été entièrement consacrée à la nouvelle scène féminine D’Afrique centrale. Ainsi, la salle de spectacle du centre culturel français (Ccf) de Libreville a fait salle comble pour une démonstration de force et de talent de trois artistes féminins.
La ravissante camerounaise, Danielle Eog a mis le feu dans la salle en subjuguant littéralement le public de sa puissance vocale et scénique et cette hallucinante verve dans les rythmes prétendument réservés aux hommes tels que la Bossa nova, la Soul et le jazz. Une carrière prometteuse pour cette jeune artiste en studio en ce moment pour la sortie de son 1er album. Un pur régal également pour la Centrafricaine Idylle Mamba, qui était accompagnée par des musiciens camerounais, a émerveillé par ses mélopées, sa voix séduisante et sa chorégraphie.
De même pour la Gabonaise Tina qui a su, avec maestria, décliner tout son répertoire de rap pour le moins captivant. Dans la même veine, des artistes masculins gabonais et étrangers jouent leur partition pour une symphonie musicale émoustillante.
Origines
Au commencement, il n’y avait que le concept « Gabao », une vue de l’esprit. Et un homme vint, insoupçonné, audacieux, passionné de culture hip hop pour donner au concept vie, consistance, visibilité et régularité. Et cet homme n’est autre qu’un jeune camerounais, Jules Kamdem Tanguiwa. « La création de ce festival découle d’un constat que j’ai pu faire : en Afrique de l’Ouest, il existe une dynamique culturelle qu’on n’a pas en Afrique centrale », affirme-t-il. Il voit aujourd’hui son rêve devenu réalité en dépit de plusieurs écueils qui ont jalonné ce parcours.
Dès lors, l’ancrage du festival dans la sous région s’affirme davantage chaque année par de nombreux artistes issus des sélections organisées dans les pays respectifs qui viennent se produire avec les artistes locaux. Plus de 50 groupes ont pu se présenter pour avoir une visibilité dans la sous région et à l’international.
Ainsi, plusieurs artistes camerounais du hip-hop ont été régulièrement invités. Notamment les Macase, X-Maleya, AG Sang Grav, Krotal, Koppo, Lady-B Duc-Z , Kundeleya et surtout Richard Bona dont la prestation en 2009 avait rehaussé l’éclat de l’événement. Bien plus, le festival s’illustre également par des rencontres professionnelles entre des spécialistes venus d’Europe et les managers culturels de la sous région pour le renforcement des capacités dans le management culturel.
Par Alain Georges Banassoubek à Libreville