samedi 30 juillet 2011
La star congolaise a offert un spectacle de haute facture vendredi, 22 juillet 2011 à Douala Berci.
Aucun traître mot sur la pandémie du siècle. Le sida. Prétexte de l’organisation d’une série de spectacles à Douala et Yaoundé, que Fally Ipupa, la coqueluche de la musique congolaise a offerts ce week-end dans les capitales camerounaises. Pourtant, selon les responsables de l’association Apac2ef, que pilote Valère Georgette Segne, l’arrivée de Fally Ipupa en terre camerounaise visait entre autres, à sensibiliser les jeunes sur les ravages causés par le mal du siècle. Aux oubliettes, le cheval de la croisade que l’artiste devait enfourcher. Tant pis ! Place au show. Vendredi 22 juillet 2011, la mythique salle de spectacles de Douala Berci a fait sa toilette des grands jours. Tapis rouge à l’entrée. Haie d’honneur pavoisée à la couleur jaune or. Des personnalités de prestige. Des tenues glamour et autres accoutrements décontractés. Un décor à l’image de la réputation planétaire d’un chanteur à la voix d’or.
Nul doute que c’est eu égard à l’aura de la vedette de la soirée que le staff qui a goupillé ce show a fixé la fourchette des prix d’accès entre 10.000 et 20.000Fcfa. Fans et autres mordus du show ont délesté leurs portefeuilles de ces précieux billets de banque, sans sourciller. Résultats des courses, le balcon de Douala Berci plein à craquer. Le théâtre archicomble. Lorsque aux alentours de 22 heures, Soukous Makoul, affectueusement appelé le Sénateur du ndombolo, fait irruption sur le podium, le public, déjà gonflé à bloc, subit quelque frayeur. Le microphone baladeur est hors service. Soukouss Makoul revendique à hue et dia, supplie carrément qu’on lui donne un autre micro, sinon il n’y a pas de show. La cabine technique, à qui il s’adresse, n’a que dalles. Le pauvre chanteur obligé d’utiliser un micro connecté à un trépied. L’homme aura chanté moins. Mais s’est beaucoup trémoussé. Sans coup férir, a ôté son veston pour laisser entrevoir une bedaine et des pectoraux à la dimension de sa généreuse silhouette de démolisseur. La gent féminine en a eu pour son compte. Tout comme certaines personnalités, à l’instar de Consty Eka, ont eu maille à partir avec Soukouss Makoul plus enclin à vouloir grappiller des coupures de cfa qu’à chanter. Consty Eka, dépourvu (?) fera les frais d’une mendicité qui ne dit pas son nom. Sa montre est offerte à son corps défendant. Malgré le refus manifeste de sa compagne. Rien à faire…Soukouss Makoul empoche le précieux bijou ! Cyrille Bojiko, annonce l’entrée en scène des musiciens, des danseurs et danseuses de Fally Ipupa. Le public qui piaffait d’impatience retient son souffle. Le team de Fally est en place.
El Magnifico
Tonnerre d’applaudissements dans la salle. Des clameurs se font de plus en plus bruyantes. « Où est Di Cap La Merveille ? ». La vedette congolaise répond du berger à la bergère en investissant le podium. Ses trois danseuses aux tatouages sulfuriques aux dos, percing sur le nombril, des cyclistes qui débordent à peine des genoux flexibles, fondent en contorsions. Le public exulte. On applaudi à tout rompre. Fally Ipupa dans un look qu’on lui connaît est plus que décontracté. Une crêpe sur la tête. Des lunettes de soleil noires aux yeux. Une redingote coupée à l’intérieur d’un T-shirt qui va s’avérer plus tard démembré. Une grosse chaîne en or au cou. Un pantalon dit « Kabila » en tissu gabbajean’s, pend sur une paire de tennis appelée Converse. La star a tout pour séduire. Le bouchon de la séduction est enfoncé lorsque la méga star se présente.
« Je suis Fally Ipupa, Di Cap La Merveille , El Fantastico, El Ambassador, El Pichichi, El Magnifico… Je m’excuse pour le retard. J’étais prêt depuis 22 heures. On n’est pas venu me chercher. La faute aux organisateurs… » Lance-t-il en direction d’une foule qui ne se contient plus. « Droit chemin », « Je t’aime », « Makandja », « Une minute » et bien d’autres titres allant de la rumba au ndombolo sont enchaînés. De belles chorégraphies, saluées par des youyous et des coups de sifflets. « A youlé, éyoulé mama… » est repris en chœur. Fally Ipupa multiplie des déhanchements et invite de temps en temps sur la scène de belles créatures, de bombes humaines incarnées. La gent féminine répond par des clins d’œil et les mâles par des applaudissements. Deux heures de show se sont écoulées, malgré une interruption de courte durée liée à la fourniture en énergie électrique. La star a finalement conquis les cœurs des plus sceptiques et confirmé sa stature de déménageur ou de bête de scènes. C’est sûr !
Par Alain NJIPOU