jeudi 11 août 2011
Son parcours a pris fin sur une route de la ville de Norfolk, en Virginie aux Usa. Pius Njawé, ancien directeur de publication devenu homme politique, en ce sens que leader d’opinion et militant pour les droits de l’homme et la liberté de la presse au Cameroun, il se trouvait aux Etats-Unis dans le cadre d’un meeting des forces de l’opposition camerounaise avec pour but, l’alternance au sommet du pays en 2011.
Il assistait à un sommet de la Camdiac comprenant l’opposition camerounaise, les medias et la société civile venus rencontrer la diaspora camerounaise de Washington Dc, afin de fédérer leurs forces pour la prochaine élection présidentielle. Il y avait là : Dr. Fomunyoh, dr. Adamou Ndam Njoya, Célestin Bedzigui, maître Bernard Muna, le journaliste Ndzana Seme, le capitaine Guerandi Mbara, le Dr. Hameni Bieleu, Mboua Massok, Eugène Nyambal, Marcel Sime, Eric Tagne, etc.
La Camdiac était née de la volonté « d’apporter une réponse au cercle vicieux de la politique camerounaise par un cercle vertueux » car « on ne peut grimper au manguier avec un seul bras », disait Célestin Bedzigui. « We dont want Cameroon to burn, but Biya must go by any means », reprendra en écho dans le feu du débat Jean Bosco Tagne, le maître de cérémonie.
Qu’était venu faire Pius Njawé dans cet antre de la diaspora camerounaise aux Etats-Unis et non pas dans une quelconque ville du Cameroun ? Réponse de Mboua Massock : « Je suis venu vous dire que vous nous manquez au pays. Les Camerounais ont mis leur tête dans leur ventre (...) moi je vous invite au combat et chacun devra être prêt soit à perdre sa vie, soit à gagner ce combat ». Pius perdra la sienne deux jours après dans des circonstances qu’il reste à élucider.
Aux Etats-Unis, deux fronts étaient donc face à face dans l’amorce d’un cinquantenaire à construire ; celui de la liberté dans le pays : Le « front central » du Cameroun et d’où devait sortir le candidat de la coalition, et le « front secondaire » qui est la diaspora, chargée de faire du lobbying et la médiatisation afin de populariser le mouvement ; collecter les fonds afin de soutenir le combat au pays ; faire une fiche des intelligences et des compétences. Deux jours avant sa disparition, Pius Njawé disait : « la diaspora c’est le pouvoir économique. L’argent c’est le nerf de la guerre. Et cette guerre nous devons la gagner ».
Pour Adamou Ndam Njoya, la Convention de Washington Dc, marquait la naissance d’un certain « Dynamisme complétif entre les trois acteurs que sont : les partis d’opposition, la société civile et les médias ». Si tous les leaders de l’opposition présents avaient reconnu à la convention le manque de vision commune et de stratégie de l’opposition camerounaise, chacun comptait au sortir des assises de la Camdiac , sur la diaspora présentée par Guerandi Mbara comme « la 11ème provinces du Cameroun ». Car selon l’économiste Eugène Nyambal, la puissance économique de la diaspora sur l’économie camerounaise est supérieure à l’aide au développement offerte par les pays riches.
Tous les participants se sont accordés, afin que la convention organisée par la Camdiac serve de modèle aux autres diasporas camerounaises où quelles soient. Un an après la disparition de Pius Njawé, les bonnes résolutions de la Camdiac ont fondu comme neige au soleil…
par Edouard Kingue(Le Messager)