mercredi 5 octobre 2011
Ils dénoncent le coup d’Etat constitutionnel perpetré en 2008 et la candidature de l’actuel chef de l’Etat à la prochaine élection présidentielle.
La journée du samedi 1er octobre dernier n’était pas ordinaire en face de la Maison Blanche (Présidence des Etats-Unis) à Washington Dc. Les personnes venues ou de passage dans ce lieu cher aux Américains, ont eu droit à un spectacle donné par une centaine de Camerounais. Venus de diverses villes des Etats-Unis, nombre de compatriotes de Paul Biya manifestaient bruyamment contre ce dernier. Sur des banderolles et autres pancartes que ces Camerounais et Camerounaises amenés par Simon Pemel de l’association Cameroon action mouvement (Cam) et Corantin Talla de l’Organisation non gouvernementale (Ong) Conscience du Cameroun avaient en mains, l’on pouvait lire entre autres : " Non à la candidature illégale de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle" , " Non au coup d’Etat constitutionnel perpetré par Paul Biya en 2008 pour s’éterniser au pouvoir"...
A l’aide d’un haut-parleur, le président de l’Ong Conscience du Cameroun, Corantin Talla, ancien étudiant de l’Université de Yaoundé exclu de tous les établissements de l’Enseignement supérieur du Cameroun au début des années 90, scande à haute et intelligible voix les raisons profondes de leur présence dans ce lieu stratégique des Etats-Unis. Des passants et autres curieux, nombreux, s’arrêtent de temps en temps et demandent à tel ou tel manifestant de quoi il s’agit. Aux questions de ces passants et curieux, chaque manifestant sollicité répond en expliquant la situation dramatique dans laquelle le Cameroun pourrait être plongée au lendemain de la mascarade électorale en préparation. Les manifestants signalent d’ailleurs, en s’appuyant sur les événements du petit matin du jeudi 29 septembre sur le pont du Wouri à Douala, que le Cameroun est déjà en train d’entrer dans un cycle de grande violence occasionné par l’entêtement de Paul Biya à vouloir s’éterniser au pouvoir, avec l’aide de ses sycophantes et autres affidés tant de son parti le Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) que de certains "opposants du ventre".
A en croire ces Camerounais ayant bravé la pluie qui s’est abattue samedi 1er octobre dernier sur Washington pour se poster devant la Maison Blanche entre 11h et 17h (de 16h à 22h au Cameroun), cette manifestation entre dans le cadre des actions fortes annoncées par le Front Uni de la diaspora camerounaise pour le boycott de l’élection présidentielle, né samedi 17 septembre dernier à Bruxelles en Belgique. "Nous sommes ici à la Maison Blanche, surtout pour attirer l’attention du président des Etats-Unis et la communauté internationale sur les risques d’explosion sociale à cause de la candidature illégale de Paul Biya, pour réitérer notre appel à un boycott de la prochaine mascarade élection qui se prépare au Cameroun, et pour appeler les Camerounais à dire non au coup d’Etat constitutionnel de Biya", explique le président de Conscience du Cameroun.
Enfin, soutiennent ces manifestants, il serait important que le Cameroun passe par une période de transition d’une durée d’au plus deux ans au cours duquel le gouvernement de transition mis en place de manière consensuelle devra, avec l’aide de toutes les forces vives du pays et autres parties prenantes, procéder à un toilettage de divers textes de lois pour aboutir à des élections transparentes, libres et justes.
Par Honoré FOIMOUKOM à Washington Dc aux Etats-Unis