samedi 14 mai 2011
Pour son 1er album, l’ancienne rappeuse fait des « Retours aux sources ».
Claquettes, flûtes, une voix à mi chemin en Annie Anzouer et Charlotte Dipanda avec une musique proche de celle de Sally Nyollo, Erta, que le grand public camerounais découvre à travers son premier album « Retours aux sources », est de retour au pays natal, en provenance du Canada où elle vit depuis 2004. Rock and blues (R’nb) à l’africaine comme elle présente son style ou chants traditionnels soutenus par des instruments modernes, toujours est-il que la jeune Bakaka (Mbo’o comme Prince Ndedi Eyango ou Charlotte Dipanda), dit vouloir explorer ses rites et coutumes à travers la musique. Ceux des monts Manengouba dont elle est originaire.
Cantatrice ? Elle s’y essaie à travers « Mbome ». Et ne laisse aucune chance aux amoureux des fêtes pour pouvoir s’exprimer sur la piste de danse. Essentiellement une musique d’écoute. A la rigueur, comme dans la première chanson, « Beken », une invite à la danse initiatique, tel que le montrait encore à la télévision leur de ses aînés du « village », Wes Madiko. A écouter la troisième chanson, l’on aurait l’impression d’écouter Henri Dikongué.
Erta, presque mélancolique dans toutes ses chansons, raconte ses histoires d’enfance, de son Nkongsamba natal dont elle est originaire, de Yaoundé où elle écume les cabarets de Yaoundé au début des années 2000. Alternant entre ses propres compositions qu’elle propose d’ailleurs dans cet album de 11 titres et, comme dans la plupart des cabarets, satisfaire les consommateurs en reprenant des artistes connus.
Ce long séjour à Yaoundé couronné par un prix Rfo (radio France d’Outre mer) en 2003 lui a aussi permis de composer une oeuvre en Ewondo. Cette fois, elle affiche sa nostalgie, éprouve l’envie de revenir au pays natal et, surtout, de retrouver ses anciennes amours et amis à Nkolndongo, un des quartiers de Yaoundé où elle voit le jour. « Jalle » (le village) avec son « kongossa », ses champs, ses bagarres est disputes lui manque quand même. La jeune cantatrice étale vers la fin de l’album son faible pour le Jazz. Sa chanson a capella intitulée Capella, n’est autre que cette chanson qu’elle mimait déjà quand elle avait 5 ans.
Question de ressasser les souvenirs d’enfance, dans un album aux fortes influences de Blick Bassy Olama, l’ancien chanteur du groupe Macase, qui a assuré les arrangements à la réalisation.
Ekosso Rose Téclaire Albertine (Erta), avait déjà sorti un album avec le groupe de rap O’tentic clik "Reste Sage" 1998. Elle a participe À plusieurs festivals dont entre autres le festival de Tombouctou à Montréal, le Massao (festival de Voix de Femmes en 2003, qui lui valu Le prix de Rfo). Elle a donné des concerts, participe À plusieurs concours de chant (concours de la chanson Mutzig 2002 ... 4è Canadian Idol 2005-2006 ... Top 22), plusieurs spectacles (Émergences des Écrans noirs, Ccf en 2003).
Par Justin Blaise Akono(Mutations)