lundi 24 janvier 2011
“ Le Littoral n’a jamais eu une seule salle de boxe depuis la création. Il nous manque tout en matière d’infrastructures… Si un particulier comme Kuissu Martin n’avait pas eu la bonne volonté d’ouvrir une salle qui déjà est devenue assez étroite, la boxe serait complètement morte dans le Littoral. ” Ces propos tenus par Ernest Epoule, grand dirigeant de la boxe dans la ligue régionale du Littoral, démontre le caractère altruiste d’un de ses prédécesseurs, Dr Martin Kuissu qui, des suites de maladie, a rendu l’âme vendredi 21 janvier 2011 à l’hôpital Général de Douala. Souffrant depuis quelques temps, le pharmacien et mécène du sport camerounais qui présida (pendant plus de 15 ans) aux destinées de la ligue régionale (à l’époque provinciale) de boxe du Littoral dans les années 70-80, est, pour les dirigeants actuels et autres pratiquants de cette discipline sportive, simplement inoubliable.
Créateur du camp de l’Unité (temple du Noble art d’une capacité de 1000 places) au quartier New-Bell dans la capitale économique, le Dr Martin Kuissu est le dirigeant sous qui la boxe camerounaise connut un rayonnement certain dans les années 70-80 et produisit, sur la scène internationale, l’un de ses plus brillants boxeurs en la personne de Jean-Marie Emébé, champion d’Afrique des super Welters. La salle de l’Unité de New-Bell qu’il créa, abrita de nombreux combats de boxe qui permirent l’émergence d’autres talents tels Alphonse Njantou Sedio, Jean Jacques Batouaken, Bodio Inoua, Issa Hamza (champion du monde intercontinental des poids Welters), Bikamba Sakio (champion du monde intercontinental des super Welters), Armand Nessi Takam (champion de France des poids lourds en 2008), Ndam Njikam qui vient de gagner le tournoi des meilleurs poids moyens d’Europe, etc.
Le nom de Martin Kuissu est, dans un domaine purement professionnel, intimement lié au corps médical camerounais, précisément dans le domaine de la pharmacie. L’homme qui fut d’ailleurs, pendant plusieurs années, président de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun, fut des tout premiers pharmaciens camerounais installés à Douala dans les années 1964. Qui ne connaît la “ pharmacie du Rail” qui exerça le quasi monopole dans la vente des médicaments pendant plusieurs années dans la capitale économique et qui n’eut pour seul et unique concurrent à l’époque que la pharmacie de New-Bell, la toute première d’ailleurs implantée ici par un certain Rodolphe Tokoto, premier maire de Douala ? En fait, l’amour que Martin Kuissu eut pour le sport fut loin d’être fortuit, lui-même étant un amoureux des arts martiaux dont il fut pratiquant. La légende dit qu’il disputa des combats de haut niveau en judo lorsqu’il était apprenant en Europe.
Décédé à l’âge de 90 ans, le patriarche Martin Kuissu se sera également investi dans l’agriculture et l’élevage devenu ses hobbies pendant ses derniers jours sur les terres fertiles de Njombe dans le département du Moungo.
Par H. FOIMOUKOM(Le Messager)