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Dr Albert Mbida (enseignant du droit de la presse) : “ Dans tous les pays du monde, le pouvoir a toujours tendance à contrôler les médias ”

mercredi 4 mai 2011


L’ancien journaliste de la Crtv , aujourd’hui inspecteur général au ministère de la Communication , parle de la pratique du métier de journaliste dans le contexte camerounais. Il fait une espèce d’autopsie de la profession.

Chaque année lorsqu’ arrive la date du 3 mai qui marque la journée internationale de la liberté de la presse, il y a tout un débat sur l’éthique et la déontologie du métier de journaliste au Cameroun. Quel est votre avis ?

Permettez moi d’abord d’essayer de définir ces deux concepts qui apparaissent souvent confus aux oreilles des uns et des autres, même si la confusion à la fin peut ne pas être totalement écartée. L’éthique selon André Linard fait appel à des valeurs, à la conscience de ce qui est noble ou infâme, bien ou mal, à faire ou à ne pas faire. L’éthique qui est subjective détermine ce qu’il faut faire et pourquoi. Elle fait appel à la morale. Quant à la déontologie, il s’agit selon Claude Jean Bertrand d’un ensemble de principes et de règles professionnelles établies par la profession, afin de mieux répondre aux besoins des divers groupes de la profession, et qui constituent les conditions admises d’une information correcte. Est-ce- que ces principes sont respectés au Cameroun par les journalistes camerounais ? Poser la question c’est déjà y répondre un peu. Cela veut dire que le problème du respect de la déontologie se pose. Il n’y a qu’à voir les différents rappels à l’ordre des autorités chargées de la régulation des médias, les différents rappels à l’ordre de l’autorité judiciaire qui est à mon avis, le meilleur organe de contrôle du respect de la déontologie, rappels qu’on trouve dans les différents jugements sanctionnant les délits de presse. Il n’y a qu’à voir les nombreux droits de réponse des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Il n’y a qu’à voir les nombreux séminaires organisés sur les médias et au cours desquels on demande de dératiser la profession pour en extraire les brebis galeuses qui s’adonnent à ce sport malsain de violation des principes de la déontologie du journalisme au Cameroun.

Quels sont donc selon vous, les grands principes de ces deux notions dans le domaine du journalisme ?

Chaque pays a son code de déontologie dans le domaine du journalisme. Au Cameroun, il existe deux codes déontologiques, celui adopté le 16 octobre 1996 à Douala par l’Union des Journalistes du Cameroun (Ujc), et qui s’impose donc en priorité aux membres de cette association ; il y a aussi le code rendu exécutoire le 24 septembre 1992 par décret du Premier Ministre conformément à l’article 48 de la loi du 19 décembre 1990 sur la liberté de communication sociale. Compte tenu des différences entre les deux codes, on peut rassembler à peu près tous les articles sous quelques rubriques principales considérées comme principes déontologiques : le respect de la vérité ; le devoir de rectification ; l’interdiction de déformer les faits dans le traitement de l’information ; l’exigence d’un haut degré d’intégrité et de résistance aux pressions de quelque pouvoir que ce soit, l’interdiction d’accepter des cadeaux, des voyages gratuits ou des privilèges à titre personnel ou des pots de vins ; la recherche loyale de l’information par des voies légales ; le devoir de confraternité ; le respect de la dignité et de la personne humaine ; l’objectivité et la responsabilité.

On sait généralement qu’au Cameroun, les pouvoirs publics reprochent aux journalistes de réclamer “ un peu trop ” de liberté pour la presse, mais en retour “ ils ne pensent pas beaucoup à assumer les règles de leur métier ”. Alors, parmi les principes que vous venez d’énoncer quels sont ceux qui sont les plus violés ?

Je n’ai pas réalisé une étude scientifique ayant permis de faire un classement des principes déontologiques du journalisme les plus régulièrement violés par les journalistes camerounais. Mais de façon empirique, à la lumière d’une simple observation du contenu des médias, je peux, sans que ce soit un classement, citer : la violation du principe du respect de la dignité et de la personne humaine ; le non respect du principe de la vérité ; le manque de responsabilité, l’absence de recherche loyale de l’information, et l’absence de résistance aux pressions et aux pots de vins.

Sur le premier principe, c’est-à-dire le respect de la dignité et de la personne humaine, le préambule du Code du Premier Ministre et l’article 3 de l’Ujc disposent “ qu’aucune publication ou diffusion ne doit porter atteinte à la dignité humaine, que la vie privée doit être respectée ”, vous remarquerez que de nombreux médias publient des images représentant des personnes dans un état de détresse, des images ou photographies centrées sur des corps déchiquetés, des images des personnes suspectées d’avoir volé et qui sont mises à mort avec une roue autour du coup, et sur laquelle on verse du carburant ou qui sont mis à mort par des foules excitées et des passants. Il n’est pas admissible de publier des images des suspects ou des inculpés avec des menottes aux pieds ou aux mains devant un commissariat ou un poste de gendarmerie, ou de filmer et de projeter les images d’un haut responsable couché sur un matelas dans un local de police.

La dignité humaine comprend aussi l’honneur et la considération qui peuvent être atteintes selon l’article 9 du code du Premier Ministre et l’article 3 de l’Ujc “ par la publication ou la diffusion d’informations diffamatoires calomnieuses, offensantes, insinuantes ou injurieuses et qui sont considérées comme les pires fautes professionnelles ”. Ce principe renvoie au respect de l’honneur et de la considération des gens protégées par les articles 153, 305 et 306 du code pénal réprimant les outrages, la diffamation et les injures. Vous constaterez avec moi que la publication ou la diffusion des informations par certains médias ne se fait plus conformément à l’exigence de déontologie du journalisme qui doit obéir au triple devoir de véracité, d’objectivité et de prudence. Car les journalistes ne doivent livrer que des faits vérifiés et contrôlés par eux-mêmes et apportés à la relation des faits une circonspection particulière dès lors qu’ils transmettent à la connaissance d’autrui des informations qui mettent en jeu l’honneur, la réputation, la considération des personnes.

Le troisième élément de la dignité humaine régulièrement violé par les médias figure au préambule du code du Premier Ministre et à l’article 3 du code de l’Ujc. Il s’agit de la vie privée. A vous de dire si cette vie privée est régulièrement violée par certains médias camerounais. Vous le ferez en essayant de voir si les éléments constitutifs de cette vie privée sont régulièrement mis à la disposition du public sans l’autorisation des personnes concernées. Parmi ces éléments et selon la jurisprudence et la Déclaration universelle des droits de l’Homme, il y a : la vie affective, familiale, le domicile, la correspondance, son numéro de téléphone, ce qui à trait à l’intimité physique de la personne, une forme de handicap, un traitement médical, sa santé, ses relations amoureuses. Les journalistes camerounais publient-ils beaucoup d’informations sans autorisation sur la vie privée des gens ? Par exemples sur leur domicile ou propriété immobilière, sur leur correspondance privée, ou sur leur problèmes amoureux ? Le dernier élément de la dignité humaine qui est également un principe de droit pénal, c’est la présomption d’innocence que les deux codes de déontologie condamnent en interdisant aux journalistes “ des insinuations calomnieuses ou malveillantes ou en qualifiant de façon orientée un acte constitutif d’une infraction”. Or, sur ce plan, on remarque que certains médias, sans aucune précaution rédactionnelle, publient des textes des passages ou des images qui donnent l’impression que les faits présentés sont fondés. Ils ne font que reprendre en matière audiovisuelle que des témoignages à charge avec des commentaires qui laissent apparaître la conviction de culpabilité. Ainsi, des journalistes publient les identités et présentent des images des personnes arrêtées dans une affaire en qualifiant ces présumés ou suspects de voleurs, d’assassins ou de gangsters. Les photos et les images des personnes interpellées sont diffusées dans des situations humiliantes avec des chaînes aux pieds, des menottes aux mains ou des plaques indiquant sur leur poitrine leur identité. Certains médias publient des documents et des informations couverts par le secret de l’instruction, par exemples les procès verbaux d’audition à la police, les ordonnances de renvoi avant que ces actes de procédures ne soient lu en audiences publiques avec parfois des commentaires laissant croire à la culpabilité ou à l’innocence de l’accusé ce qui est contraire à l’article 156 du Code de procédure pénale, 169 et 198 du Code pénal. Les suspects ou accusés sont condamnés avant d’être mis en situation de se défendre. Le journaliste devient juge. Les journalistes camerounais portent-ils de temps en temps atteinte à la présomption d’innocence ?

Venons-en aux autres principes notamment celui du “ respect de la vérité ”. Comment le concevez vous ?

Il s’agit en effet d’un principe régulièrement violé. Le respect de la vérité est prévu à l’article 7 du code du Premier ministre et à l’article 1er du code de l’Ujc. Les deux textes interdisent aux journalistes de “publier une information douteuse, fausse et lui en joignent de livrer au public une information vraie, honnête dont l’origine est connue et vérifiable ”. En d’autres termes, il ne faut publier que des informations exactes, fondées, vérifiées et vérifiables. Dans le doute, il faut s’abstenir pour ne pas tomber sous le coup d’une condamnation pour propagation de fausse nouvelle, fausse nouvelle ou diffamation des articles 113, 240 et 305 du Code pénal. Le respect de la vérité est le cœur même des principes fondamentaux du journalisme, c’est-à-dire que le premier devoir de l’informateur est de ne dire que ce qui est vrai, de ne livrer qu’une information exacte, vérifiée et vérifiable.

Troisième principe, la résistance aux cadeaux et aux pots de vins. Sur ce plan, la réalité est malheureusement toute nue. De nombreux journalistes font aux frais de la princesse des voyages de presse, reçoivent des cadeaux et parfois un peu d’argent pour salir quelqu’un ou pour le blanchir. Un journal satirique de la place a publié la semaine dernière la photocopie d’un reçu d’argent de l’un de ses collaborateurs, cadeaux offert par un maire de Douala. Ça c’est ce qu’on voit. De chasseurs d’infos, beaucoup deviennent des chasseurs de magot. Le bon papier est celui qui rapporte une poignée de francs Cfa à son auteur ou au directeur de publication. De nombreux articles ressemblent à de publireportages clonés, les contre enquêtes sont plus nombreuses que les vraies enquêtes.

Autre principe déontologique régulièrement violé, c’est l’obligation de rechercher loyalement les informations par les voies légales. Vous remarquerez avec moi que de nombreux journalistes dissimulent souvent leur état, n’évoluent pas à visage découvert, usent de chantage et de corruption pour avoir des informations, enregistrent une conversation avec un appareil dissimulé.

Enfin, il y a le devoir de confraternité et le problème de responsabilité. Le code du Premier Ministre et celui de l’Ujc interdisent de calomnier les confrères, de médire d’eux et de se faire l’écho de propos de nature à leur nuire dans l’exercice de leur profession. Je vous laisse le soin de regarder autour de vous, si les uns et les autres ne s’insultent pas par médias interposés.

On parle aussi beaucoup de la responsabilité du journaliste… On a l’impression que chaque fois que les ministres de la communication évoquent ce devoir de responsabilité, c’est pour étouffer les journaux et les radios et télévisions, c’est pour les contrôler ou alors les amener à l’autocensure…

A première vue, on peut le penser, car aucun régime politique au monde quelque libéral qu’il puisse paraître, se prétendre ou se proclamer, ne résiste à la tentation de contrôler les moyens d’information et surtout, les plus puissant d’entre eux. Il s’agit néanmoins d’une espèce d’illusion d’optique, lorsque les médias croient au Cameroun que l’appel à la responsabilité veut dire qu’on veut les contrôler ou les caporaliser. Non. Il s’agit de leur rappeler leur double responsabilité d’abord face au public et face à la société.

Je laisse de côté la responsabilité morale qui impose aux journalistes de s’assurer de l’exactitude de leurs informations afin de fournir au public un contenu médiatique pertinent, équilibré, véridique, vérifié, vérifiable, exhaustif et respectueux des lois de la république, de la personne et de la dignité humaine et conformément aux exigences de la déontologie qui sont l’objectivité, la véracité et la prudence. Les journalistes ont la responsabilité face au public d’éduquer et de promouvoir certaines valeurs fondamentales telles que la paix sociale, l’unité nationale, la paix et la cœxistence entre les groupes, des valeurs fondamentales indispensables au Gouvernement. Ils doivent aussi faire preuve de responsabilité en évitant les dérapages constitués de fausses nouvelles, de propos diffamatoires, des atteintes à la vie privée et de tous autres dérapages de nature à créer des incidents entre les ethnies ou même à constituer de véritables appels au lynchage médiatique. C’est dire que sans la conscience de leurs responsabilités, les journalistes camerounais seront comme on l’a vu ailleurs, des voix infernales qui chaque jour, sèmeront dans les esprits et les cœurs des camerounais les germes mortels qui renforcent les divisions tribales, régionales, linguistiques, religieuses ou séparatistes et qui alimentent des groupes d’intérêts particuliers. C’est en cela qu’on perçoit la responsabilité du journaliste. J’insisterai sur le deuxième aspect de cette responsabilité.

Reste qu’au Cameroun l’accès aux sources d’informations officielle ou privées demeure assez difficile. Comment les journalistes peuvent-ils professionnellement surmonter ces écueils et informer librement ?

Le problème des difficultés d’accès aux sources d’informations n’est pas une originalité camerounaise. Il est pourtant crucial car, si la liberté de la presse est garantie par la liberté de création, la liberté d’expression, la liberté économique, la liberté d’accès aux sources d’information est le quatrième critère pour lequel les gens ne font pas attention. Pourtant, il est essentiel. En effet, à quoi cela sert-il d’avoir une radio, une télévision, un journal avec les meilleurs journalistes et des moyens financiers colossaux si on n’a pas la possibilité d’avoir ce qui fait vendre le journal, ce qui est essentiel à la vie d’un journal c’est-à-dire l’information : l’information étant la raison d’être de l’activité journalistique. Or, pour publier des informations, il faut en avoir. Pour en avoir, il faut les chercher, les recueillir, les collecter. Cette collecte des informations se fait auprès d’une source. Une source c’est ce qui est à l’origine de quelque chose, à l’origine d’une information, d’un renseignement ; une source c’est une personne, un document ou un organisme qui est à l’origine d’une information. Le problème qui se pose donc aux journalistes est d’accéder à l’information c’est-à-dire la source sans laquelle il n’y a pas d’information.

Conscient de l’importance de la source d’information, pour le journaliste dans l’exercice de son métier, le législateur international et national ont consacré juridiquement la liberté d’accès aux sources d’information. De même, le décret 2002/2170 du 9 décembre 2002 fixant les modalités de délivrance de la carte de presse énonce en son article 5 que le titulaire à notamment accès aux sources d’information et de manière générale, à tous les lieux où il est appelé à exercer.

Cependant, les principes de la liberté et du droit d’accès aux sources d’information ne sont pas absolus. Il y a des limitations qui ont fait dire au Pr Pierre Paul Tchindji que cette liberté et ce droit d’accès aux sources d’informations sont malheureusement mis à mal sinon annihilés par des limitations administratives et judiciaires. Mais, au Cameroun, l’accès aux informations est cependant encadré. Il s’agit par un certain nombre de mesure de contrôle administratif et judiciaire de restreindre l’accès à l’information. Etant donné que le moyen le plus sûr et le plus efficace de limiter l’accès à l’information consiste à la contrôler à la source et à en restreindre ou à en limiter l’accès, le législateur camerounais, par un certain nombre de dispositions législatives et réglementaires, l’accès aux sources d’information est limité : qu’il s’agisse de l’accès à certains à lieux : terrains militaires, zones protégées ou interdites, périmètre de sécurité et ce pour des raisons bien compréhensibles de sécurité ou de défense nationale ; à certains documents ainsi en est-il de la copie de documents administratifs sans autorisation ou sans qualité selon l’article 189 du Code pénal ; ou à certaines personnes par l’obligation de discrétion professionnelle des fonctionnaires en vertu de l’article 41 du statut général de la fonction publique ou de l’obligation de secret professionnel d’une façon générale prévue à l’article 310 du Code pénal. Ces obligations de discrétion et de secret professionnel ne sont pas une originalité camerounaise.

Je pense pour ma part, que, au lieu de focaliser leur attention sur le problème de ce qu’ils appellent la dépénalisation des délits de presse, problème qui ne concerne pas le Cameroun, les journalistes camerounais après avoir obtenu la liberté de création, la liberté d’expression, devraient maintenant réfléchir sur la liberté économique des entreprises de presse, mais aussi et surtout sur la liberté d’accès aux sources d’informations. En attendant, ils ont intérêt, pour ne pas tomber sous le coup des condamnations, à exiger à leurs patrons de leur fournir le code pénal, le code de procédure pénale et à respecter toutes les interdictions qui leur sont faites pour accéder à certaines informations ou alors à obtenir les autorisations nécessaires lorsqu’elles sont exigibles.

Entretien avec Jean François CHANNON

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