samedi 26 septembre 2009
Les locaux du quotidien fermés mercredi pour non paiement d’arriérés d’impôts de 1,4 million de Fcfa.
Au siège du journal « Le Messager » hier matin, pas grand monde. Mis à part le secrétaire général, le comptable, le directeur de publication, Pius Njawé, et quelques secrétaires. Les journalistes, principaux artisans de la fabrication du journal, sont absents. La raison est simple : depuis la veille, en début d’après-midi, le siège du « Messager » à Douala a été scellé par le Centre des impôts des moyennes entreprises (Cime). Les scellés encore apposés sur la porte de la rédaction sont là pour en attester. « On nous reproche des arriérés de 1,4 million de Fcfa. Ce qui ne représente rien devant la facture de 12 millions de Fcfa que nous doit le ministère des Finances, sans oublier d’autres structures paraétatiques », lance Pius Njawé.
Il explique que « Le Messager » est en pleine restructuration et que pour toutes ces raisons, les Impôts auraient pu attendre. « Nous leur avons demandé un moratoire. Nous leur avons même proposé de payer 100 000 Fcfa pour montrer notre bonne foi, le temps de régulariser notre situation, mais ils ont refusé nos propositions », ajoute Pius Njawé. A en croire le directeur de publication, le quotidien fait face à de nombreux problèmes, entre autres, les arriérés de salaire dus aux employés et qui s’élèvent à un peu plus de trois mois à la fin du mois en cours. Pour expliquer les difficultés du groupe Free Media, Pius Njawé évoque la chute des recettes de vente du journal suite à l’inflation et à la crise financière et la chute drastique des recettes publicitaires (cas des Brasseries dont les recettes annuelles sont parties de 12 à deux millions de Fcfa). Sans oublier l’exclusion du « Messager » de campagnes promotionnelles de certaines entreprises à cause de sa ligne éditoriale.
Mais, précise Pius Njawé, « le journal continuera de paraître même dans le maquis. » Et d’ajouter : « Je conditionne désormais le paiement des frais d’impôts au paiement de ma facture du Minfi. » Il explique que cet « acharnement » aurait pour but d’empêcher « Le Messager » de célébrer son 30è anniversaire dont le clou des manifestations est prévu du 14 au 20 novembre prochain. Le journal vient aussi de se séparer de certains collaborateurs qui, « ne s’inscrivaient pas dans la dynamique que nous voulons imposer à l’entreprise », ajoute Pius Njawé.
Par Eric Vincent FOMO(CT)