jeudi 16 janvier 2014
Monsieur Le Président de la République, Faisant suite à votre message à la nation du 31 décembre 2013, j’ai l’honneur par la présente, de vous adresser quelques réponses aux interrogations que vous avez formulées ce jour.
En posant la question fondamentale de savoir ce qui, en dépit de ses ressources nombreuses et variées, manque à notre pays pour accomplir les performances économiques et sociales escomptées, vous avez exprimé une préoccupation qui me semble cruciale pour la destinée et l’avenir du Cameroun.
Aussi, en saluant au passage vos efforts d’amélioration de la gouvernance publique, notamment à travers la mobilisation des instruments de planification stratégique du développement que sont le DSCE et la Vision Émergence horizon 2035, ai-je pris la résolution de vous faire connaître mes réponses
A votre questionnement,
Je l’ai fait sans arrière-pensée, en toute modestie, uniquement motivé par les souffrances quotidiennes et les besoins multiformes de notre peuple, conjugués au souci de l’intérêt supérieur du pays, tant il est vrai que selon les écritures, le sort de l’homme qui retient injustement et égoïstement la vérité captive n’est point enviable.
M. Le Président, la solution au problème posé, l’exécution satisfaisante voire le surpassement de vos prévisions macroéconomiques, passent globalement par une robuste stratégie gouvernementale fondée sur une synthèse dynamique entre d’une part, les projets relevant des documents de planification stratégique actuels et d’autre part, une matrice de mesures additionnelles articulées autour des quatre paramètres ci-après :
1. L’humanisation de la stratégie de développement
Il s’agit d’établir l’homme, le citoyen ordinaire et finalement les masses populaires Camerounaises comme acteurs et bénéficiaires des politiques menées notamment à travers une communication publique offensive sur la Vision, une meilleure appropriation populaire, la connexion du peuple tout entier aux mécanismes d’épargne pour l’investissement et surtout au processus productif, des incitations diverses pour les fonctionnaires et agents publics ainsi que ceux du secteur privé.
2. La promotion du « Winning Spirit Cameroon »
En tant que concept central de réarmement mental et moral, véhicule de l’idée forte selon laquelle le développement ne saurait être seulement promu par des considérations matérialistes et comptables mais plutôt aussi, par des leviers spirituels, psychologiques et donc immatériels, le Winning Spirit a vocation à inspirer un train de mesures multisectorielles visant à favoriser l’émergence d’une mentalité et d’une culture dynamiques du développement, qui serait portées par un référentiel éthique, civique et patriotique élevé eu égard à l’ampleur himalayenne des défis en la matière. L’esprit d’individualisme que vous avez fort justement relevé dans votre discours, y trouverait des pistes de solution crédibles.
3. La culture de l’Ubuntu de Nelson Mandela
Il s’agit de s’approprier résolument cette culture du pardon pour les travers et les errements du passé, celle de la réconciliation nationale et du rassemblement des enfants du pays sans discrimination (ceux du terroir autant que ceux de la diaspora), philosophie que le monde entier admire et célèbre à travers la figure légendaire de Mandela. Les fractures politiques, sociales, tribales ou régionales qui, au plan physique ou métaphysique, plombent la destinée de notre pays, devraient y trouver réparation.
4. Autres leviers sociopolitiques et socio-économiques
Quelques autres leviers d’ordre pratique devraient aussi être actionnés, qui seraient destinés à consolider le climat de liberté, de confiance et un environnement des affaires encore plus favorable au plein épanouissement des acteurs divers, lesquels pourront ainsi répandre davantage leurs immenses virtualités et contribuer plus significativement au processus interne de création des richesses.
M. Le Président, maintenant que les propositions ci-dessus ont été esquissées, et au cas où ces dernières rencontrent votre approbation, il vous appartient, de choisir à travers tout le pays et sans discrimination aucune, une femme ou un homme, intelligent et sage, bien au fait des réalités quotidiennes du peuple, pour l’établir, sous votre supervision, à la tête du Cameroun.
Il tombe sous le sens qu’il serait absolument indispensable de doter le dirigeant ainsi désigné des pleins pouvoirs, pour exécuter l’ensemble de réformes adoptées, mettre en œuvre les politiques publiques du Cameroun dans la logique ci-dessus formulée tout cela à la tête d’une nouvelle et dynamique équipe de "Lions Indomptables du gouvernement", qu’il aura préalablement constituée dans une perspective d’union nationale, à l’instar de ce que fit Nelson Mandela en Afrique du Sud et plus récemment Angela Merkel en Allemagne. Votre préoccupation liée à la coordination de l’action de l’Etat y trouvera sans doute satisfaction.
M. Le Président, l’heure est décisive compte tenu aussi bien des gaps de croissance enregistrés par notre économie depuis 2010 que des incertitudes de l’environnement économique mondial caractérisé par ses cycles incessants d’expansion et de dépression. Puisqu’il est généralement bon d’opérer les choix courageux et salutaires lorsque la conjoncture est favorable, je pense pouvoir dire que vous disposez aujourd’hui de la légitimité, de la vénérabilité, de l’expérience, de la hauteur de vue et du bilan de gouvernement nécessaires, pour faire les choix susceptibles d’établir davantage le Cameroun sur les rails de l’émergence et d’une prospérité durable.
Je vous prie d’agréer, Monsieur Le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Que Dieu bénisse le Cameroun !
Le Président du Bureau Exécutif National,
Dr Olivier BILE