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Dieudonné Ambassa Zang se confie...

dimanche 9 août 2009

L’Honorable Dieudonné Ambassa Zang, ancien ministre des travaux publics a accordé une interview à notre confrère de cameroon-info.net. votre journal lecamerounaisinfo.com vous livre dans son intégralité cet entretien.


Honorable Ambassa Zang, les médias parlent de votre fuite du Cameroun. Pouvez-vous dire pour quelle raison êtes-vous parti ?

J’avais déjà séjourné en Europe du 7 mai au 13 juin 2009, pour des raisons de santé. Je suis reparti au Cameroun, pour prendre part, en tant que député, à la session de juin, laquelle s’est tenue du 2 au 29 juin 2009. En clair, il me fallait venir en Europe, pour les rendez-vous de contrôle et de traitement. Je compte donc retourner au pays dès que possible.

Que vous reproche le Contrôle Supérieur de l’Etat à la suite des missions de vérification de votre gestion au ministère des travaux publics ?

Le CSE (Conseil Supérieur de l’Etat) a fait procéder à deux missions à savoir une mission d’enquête portant sur les travaux de réhabilitation du pont sur le Wouri (mars-juin 2006) et, par la suite, à l’audit de ma gestion des exercices 2003 et 2004 de juillet 2006 août 2007 (pendant pratiquement un an).

Les observations mises à ma charge auraient pu être levées si les éléments de réponse que j’ai donnés, et appuyés de pièces justificatives probantes avaient fait l’objet d’une exploitation judicieuse. Du reste, les dites observations, dois-je le décrier avec force, sont dénuées de tout fondement.


Pouvez-vous nous éclairer un peu plus ?

Pour l’essentiel, ces observations sont relatives à la passation et l’exécution des marchés publics en matière d’entretien routier et réhabilitation des ouvrages d’art (pont du Wouri, pont d’Ebebda), d’une part, et aux indemnités de services au personnel d’autre part.

S’agissant des ouvrages d’art :

Premièrement : L’observation selon laquelle j’ai payé à l’entreprise UDECTO diverses sommes en titre d’avances de démarrage pour un montant de plus de un (1) milliard de francs CFA, la dite entreprise, déjà défaillante, sur le pont du Wouri est fausse car le marché y afférent a été signé après mon départ du gouvernement intervenu le 8 décembre 2004, alors que le contrat a été conclu en juin 2005.

Deuxièmement : Les vérificateurs excipent d’un préjudice financier subit par l’état de mon fait d’un montant de plus de 7 milliards de francs CFA, toutes choses invraisemblables pour ce marché attribué, non à l’entreprise UDECTO comme cela a été prétendu, mais plutôt au groupement formé de UDECTO et ETIC International, pour un montant hors taxe de 10,648 milliards de francs CFA.

Le gré à gré autorisé par le premier ministre en accord avec le bailleur de fond( agence française de développement), et sur la proposition de la commission de passation des marchés des travaux neufs du ministère des travaux publics, survenait, après un troisième appel d’offre infructueux, dans la double motivation de ne pas perdre le financement AFD de 7,5 milliards de francs CFA, puisque la convention était pratiquement arrivée à son terme, d’une part, et d’autre part pour éviter une catastrophe dans la mesure où le pont pouvait s’effondrer à tout moment.

Pouvez–vous donner des exemples ?

Quelques exemples des points de préjudices estimés par les vérificateurs :

 3.068 milliards de francs CFA, représentant la différence entre l’estimation confidentielle des travaux et le montant du marché : Comme tout le monde le sait, l’estimation confidentielle renvoie au coût prévisionnel, et n’a d’importance que par rapport aux moyens à mobiliser, et c’est pour cela que, dans le cas d’espèce, le marché a été déclaré infructueux, puisque toutes les entreprises soumissionnaires ont fait des propositions largement au dessus de cette estimation (7,5 milliards). Mieux, le premier ministre a donné clairement l’instruction au ministre des travaux publics (documents à disposition), d’engager des négociations en vue de l’attribution du marché de gré à gré, à l’entreprise la moins disante. Il se trouve que, cette dernière était UDECTO, avec une proposition se situant à 33% en dessous de l’estimation confidentielle.

 1.5 milliards découlant des surcoûts liés à l’insuffisance des études : Les études de réhabilitation du pont du Wouri ont été menées bien longtemps avant mon arrivée au ministère des travaux publics, ce qui justifie que l’appel d’offre ait été lancé plutôt par mon prédécesseur. D’un autre coté, ce n’est pas le ministre des travaux publics qui mène les études, puisque cette tâche revient à un bureau d’étude, et donc, en tout état de cause, on ne saurait imputer ces faits au ministre des travaux publics que j’étais.

 1,5 milliards de francs CFA, représentant les frais supplémentaires liés à la prolongation de la maîtrise d’œuvre : M’imputer ces frais supplémentaires équivaudrait à dire que je suis le responsable des retards enregistrés dans l’exécution des marchés. Cela est faux, car ce retard est du à l’insuffisance des études, à l’état du Cameroun, et à l’entreprise. A titre d’exemple, et s’agissant des responsabilités de l’état du Cameroun, je dois relever que le ministère des finances a pris 4 mois pour autoriser l’importation du matériel selon le régime tarifaire préférentiel convenu, 16 mois pour rembourser 400 millions de francs CFA de TVA à l’entreprise, TTC. Coté responsabilité de l’entreprise, les dispositions contractuelles sont claires si la prolongation est imputable à l’adjudicataire du marché qui doit en supporter les charges financières.

Par ailleurs, je me dois de préciser que :

J’ai obtenu à la fois du bailleur de fonds, de l’autorité des marchés publics et de la commission spécialisée des contrôles, toutes les autorisations formelles requises (documents à disposition).

Je n’étais pas partie prenante dans le circuit de paiement et mieux, le bailleur de fond assurait lui-même le règlement des décomptes.

J’ai recueilli, auprès de l’adjudicataire du marché, et conformément à la réglementation des marchés, les cautions et avances de garantie, à telle enseigne que, suite au contentieux né de l’exécution du marché, et pendant devant la chambre d’arbitrage à Paris, le Cameroun a déjà obtenu des banques camerounaises le paiement de la sommes de 1,788 milliards.

Que dites-vous des autres faits mis à votre charge ? On parle des indemnités des centaines de millions de francs.

Au sujet des indemnités, j’avoue que j’ai du mal à comprendre ce que me reprochent les vérificateurs. Ainsi, et sans aller dans les détails, les vérificateurs ont parlé d’indemnités irrégulières pour un montant de 422 millions, alors qu’il s’agissait tout simplement des arrêtés signés par le ministre des finances, et mettant en place des régis d’avance.


Et qu’en est-il des fameux entretiens routiers ?

Dans le cas précis, trois régions sont concernées ici, à savoir le centre, le littoral, et le grand nord. Dans le centre, il est mis à ma charge, 147 millions de francs CFA, découlant des montants des exécutions partielles et des malfaçons, or, dans cette hypothèse, la responsabilité incombe aux commissions de réception, aux ingénieurs contrôle, et aux entreprises adjudicataires des marchés, je précise qu’il s’agit des marchés exécutés sur crédits délégués.

Dans le littoral, je suis accusé d’avoir annulé irrégulièrement des pénalités d’environ 10 millions de francs CFA. Cette accusation est dénuée de tout fondement, puisque le texte invoqué n’était pas applicable en vertu du principe de la non rétroactivité.

Dans le grand nord, on me reproche de n’avoir pas fait payer aux entreprises des pénalités pour un montant d’environ 496 millions de Francs CFA.

Je suis très étonné puisque les marchés concernés ont été attribué en octobre 2004, et je suis parti du gouvernement en décembre 2004, c’est-à-dire au moment où les entreprises étaient en phase d’installation. Le marché qui a posé problème au cours de l’exercice 2003, a fait l’objet d’une clôture amiable en 2006, c’est à dire largement après mon départ du gouvernement. Peut-on véritablement parler de détournement des deniers publics, et où se situe ma responsabilité, je viens bien savoir.

A vous entendre, il y a manifestement problème, mais qu’est ce qui peut bien justifier la demande formulée avec insistance, pour la levée de votre immunité parlementaire.

Je suis d’avis avec vous qu’il y a effectivement problème, et je ne suis pas seul, j’en voudrais pour exemple les membres du bureau de l’assemblée, qui ont exigé, lors de la session du 14 juillet 2009, un dossier de base au gouvernement justifiant la demande formulée de levée.

A l’analyse, la procédure engagée contre moi, non seulement elle viole les droits de la défense, mais elle est la fois hâtive et discriminatoire, alors que le Cameroun se voudrait un état de droit. A partir du moment où le rapport du contrôle de l’état, qui est loin d’être parole d’évangile pose problème, et au regard de l’argumentaire que j’ai développé avec pièces justificatives à l’appui, on se serait attendu que l’on puisse surseoir à la procédure de demande de levée de l’immunité pour recueillir les avis des experts, à l’instar de l’agence de régulation des marchés publics. On se serait également attendu à ce que l’on recueille les avis de l’agence française de développement, ainsi que du maître d’œuvre, en l’occurrence le groupement des bureaux d’études SCETAUROUTE INTERNATIONAL et SCET-CAMEROUN, mais hélas, il n’en a jamais été le cas, et la procédure se déploie inexorablement malgré mes protestations véhémentes, comment donc dans ce cas, ne pas y voir le souci d’une mise en œuvre, par des mains occultes, de l’adage : « Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage » . Je le dis d’autant plus que des manœuvres d’intimidation sont exercées à l’égard de mon entourage, et que des députés, membre du bureau, subiraient des pressions, pour me « livrer », tout se passe véritablement comme si, ma cause était déjà entendu d’avance, au mépris de la justice, de la vérité, et du principe de la présomption d’innocence.

Et si finalement, votre immunité parlementaire était levée, que feriez-vous ?

Que pensez-vous que je puisse bien faire face à une lourde machine qui veut vous écraser ? Pas grand-chose assurément, mais les médias sont la voix des sans voix, et je compte sur les médias en tant que 4ème pouvoir, pour non seulement donner la bonne information, mais également sensibiliser toutes les personnes physiques ou morales de bonne foi, sur l’injustice, l’iniquité, et les humiliations dont je suis victime.

Mais Honorable, et à propos du 4ème pouvoir que vous appelez au secours aujourd’hui, est ce que vous ne pensez pas être du mauvais coté, après avoir été longuement été acteur au cœur du système, lequel aujourd’hui vous aurait apparemment lâché ?

Je pense être l’un des rares camerounais à avoir occupé de hautes responsabilités (chargé de mission à la présidence, secrétaire général de ministère, membre du gouvernement, député etc.), à bénéficier à la fois de l’estime et du respect, des professionnels, des médias publics et privés dans notre pays. Il me semble là qu’il s’agit d’un indicateur de reconnaissance de mes qualités humaines et professionnelles, ainsi que de la reconnaissance du rôle que jouent les médias dans toutes les sociétés qui se veulent démocratiques.

Maintenant, suis-je lâché ? Il serait prématuré pour moi de répondre à cette question, mais je dois avouer que j’étais loin de m’imaginer que je serai ainsi voué aux gémonies, pour des fais qui véritablement ne sont ni plus ni moins qu’une machination dont les objectifs sont inavoués.

Plusieurs journaux camerounais se sont fait l’écho de votre décision de créer un parti politique et de vous présenter à la prochaine élection présidentielle, qu’en dites-vous ?

Je pense que tout camerounais qui rempli les conditions requises est libre de présenter sa candidature aux différentes élections qui sont organisées dan notre pays. Ceci dit, je voudrais souligner que pour plusieurs raisons, je n’ai aucune ambition dans ce sens. Ma préoccupation est de mener une vie descente, et d’avoir les moyens pour faire face aux besoins de la famille dont j’ai la charge.

Que voulez-vous que les camerounais qui vous lisent retiennent de cet entretien ?

Je voudrais que les camerounais sachent que je suis victime d’une injustice et ma vie aujourd’hui en est affectée. Nous devons combattre ce genre d’abus dans un Etat de droit. Je suis victime, mais pas en fuite.

Merci, Honorable, d’avoir choisi Cameroon-Info.Net pour vous exprimer, et nous vous souhaitons bon vent.



Par Elie G. BOMBA(cameroon-info.net

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