dimanche 31 juillet 2011
Le secrétariat d’Etat à la Défense vient de rendre public un rapport fort éloquent sur les comportements irresponsables des automobilistes sur nos axes routiers. Lors d’une opération de « contrôle-surveillance-répression » des infractions à la sécurité routière dans le macabre triangle de la mort Yaoundé-Douala-Bafousssam-Yaoundé, les gendarmes ont enregistré 1 840 infractions en quatre jours seulement. Précisément du 14 au 17 juillet 2011.
A en croire le communiqué signé du secrétaire d’Etat, M. Jean-Baptiste Bokam, cette campagne baptisée « semaine routière de la gendarmerie nationale » a été instituée dans le but d’inciter les usagers de la route à adopter une conduite responsable. Selon le même communiqué des amendes ont été infligées aux délinquants pris en flagrant délit au cours de cette opération. Pour un montant total de 22 776 000 francs.
Voici du reste ce que les gendarmes ont constaté :
Le 14 juillet : Yaoundé-Pouma : 98 infractions ; Pouma - Douala : 70 infractions ; Douala-Nkongsamba : 130 infractions ; Yaoundé-Makénéné : 68 infractions ; Bafoussam-Dschang/Foumban-Bangangté-Bafang : 93 infractions.
Le 15 juillet : Yaoundé-Pouma : 112 infractions ; Pouma-Douala : 79 infractions ; Douala-Nkongsamba : 133 infractions ; Yaoundé-Makénéné : 97 infractions ; Bafoussam-Dschang/Foumban-Bangangté-Bafang : 121 infractions.
Le 16 juillet : Yaoundé-Pouma : 97 infractions ; Pouma-Douala : 49 infractions ; Douala-Nkongsamba : 119 infractions ; Yaoundé-Makénéné : 129 infractions ; Bafoussam-Dschang/Foumban-Bangangté-Bafang : 90 infractions.
Le 17 juillet : Yaoundé-Pouma : 80 infractions ; Pouma-Douala : 41 infractions ; Douala-Nkongsamba : 62 infractions ; Yaoundé-Makénéné : 112 infractions ; Bafoussam-Dschang/Foumban-Bangangté-Bafang : 70 infractions.
A y voir de près, la redoutable réputation du tronçon Douala-Nkongsamba se confirme avec un total de 444 infractions. Yaoundé-Makénéné a totalisé 396 infractions ; Yaoundé-Pouma : 387 infractions ; Bafoussam-Dschang/Foumban-Bangangté-Bafang : 374 infractions ; Pouma-Douala ferme la liste noire avec 239 infractions. Ce n’est pas peu pour autant.
Le rapport de la gendarmerie ne fait pas état des morts et des blessés. Ce qui est regrettable. Mais les infractions vont du défaut de la plaque d’immatriculation Cemac au défaut ou non port de la ceinture de sécurité en passant par les excès de vitesse, le non respect des signalisations routières, (chevauchement de la ligne continue…), défaut des pièces nécessaires à la circulation routière (permis de conduire, carte grise, assurance, visite technique…), mauvais état technique des véhicules (pneumatique usée…), alcoolémie positive, utilisation du téléphone portable au volant, défaut de bordereau de chargement pour les véhicules de transport public ; défaut d’extincteur ou de la boîte pharmaceutique, etc.
C’est dire à quel point nos routes sont dangereuses non seulement parce qu’elles ne répondent pas aux normes internationales (le rapport de la gendarmerie ne le dit pas) mais elles sont parcourues par de véritables assassins et autres candidats à la mort. Ce n’est pas tout que d’infliger des amendes à ces criminels de la circulation routière, il faut aussi leur retirer le permis de conduire soit temporairement, soit définitivement. C’est ce qui se passe dans les pays où l’on veut effectivement réduire les accidents de la circulation. C’est vrai que le risque zéro n’existe nulle part. Mais il faut des mesures fortes pour ramener les crapules à la raison. Par exemple mettre en fourrière des véhicules en mauvais état technique, publier les noms de ceux qui sont en infraction, voire leurs photos au même titre que des malfrats, car ces délinquants de la route ne sont pas moins dangereux. L’initiative de mettre ces chiffres à la disposition du grand public est une invite pour tout un chacun à réfléchir et agir sur son comportement au volant.
A condition bien entendu que les gros poissons n’échappent pas aux sanctions qui, à en croire le Sed, rentrent dans le cadre « de la politique volontariste de prévention et de sécurité routières du gouvernement, conformément aux hautes directives du président de la République , chef de l’Etat et chef suprême des armées à l’ensemble des acteurs de la sécurité routière… »
Pourvu que cette opération ne connaisse pas elle aussi la durée éphémère de l’interdiction des voyages de nuit.
Par Dobell(Le Messager)