mardi 20 avril 2010
Après un temps d’hibernation probablement pour laisser au gouvernement camerounais le temps de réagir, les personnels médico-sanitaires remettent ça. Ils annoncent un arrêt de travail à partir de ce jour, lundi 19 avril 2010 dès 7h30. Preuve s’il en fallait une que les autorités de la République n’ont pas respecté les engagements pris lors de précédents débrayages. Une observation rapide du mot d’ordre d’arrêt de travail signé par Balla Balla, président du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (SYNPEMS), permet d’ailleurs de constater que les revendications actuelles sont les mêmes que celles évoquées lors des grèves antérieures. Notamment l’année dernière.
Énumérées en 16 points, ce sont et par ordre : la non prise en charge totale et gratuite du personnel malade dans les hôpitaux publics ; la suppression des quotes-parts et gratifications aux personnels malades ou en congés ; la marginalisation des surveillants généraux dans la prise de décision (problèmes des médico-sanitaires) dans les formations sanitaires ; les corps des médico-sanitaires inféodés par les corps médicaux ; paiement des quotes-parts aux personnels des autres administrations (affaires sociales, etc.) ; arrêt de paiement des personnels à situation précaire en cours d’intégration ; l’iniquité dans le partage des quotes-parts dans les formations sanitaires ; la non application des textes sur la tarification des actes.
Les manifestants de ce jour exigent également le paiement des recouvrements aux personnels de santé (certificat médical 900F + 1000 = 1900F) ; d’un bon d’indigence aux personnels de santé pour leur prise en charge (Affaires sociales). Toujours dans cette note, le SYNPEMS dénonce le non paiement des salaires au Centre hospitalier universitaire (CHU) qui s’élèvent à deux mois. S’intéresse au sort des PPTE (As avec CEPE) ; à la catégorie des personnels à la sortie des écoles ; à l’âge de départ à la retraite ; au sort des diplômés de l’Enseignement supérieur. Interroge enfin le renvoi des personnels à situation précaire de l’hôpital de Bafoussam. Lorsqu’on connaît l’état d’esprit dans lequel se trouve actuellement les contestataires plusieurs fois floués, l’on se demande à juste titre quel sera cette fois la stratégie à utiliser par les autorités pour les ramener à la maison. En cas d’échec des concertations, la qualité de la prise en charge dans la formation sanitaire risque d’en prendre un sacré coup. Et ce sont les patients qui vont certainement en pâtir.
Par Nadege Christelle Bowa (le messager)