mardi 1er février 2011
Qu’est-ce que le "Pinguiss", la danse que vous avez créée ?
Considérer le Pinguiss juste comme une danse est superficiel. Car il y a un objectif qui est visé à travers le déploiement de ce concept. Il faut se souvenir que ça fait longtemps que le Cameroun subit la domination des rythmes en provenance de l’Occident, de la Côte d’Ivoire et du Congo. Il y a eu une première tentative de réaction qui s’est avérée infructueuse avec le « Zinguer ». Aujourd’hui nous avons produit le Pinguiss qui est un savant mélange de toutes les danses et avec un côté social et humain qui voudrait que ce soit une façon de se comporter, un mode de vie, un style vestimentaire. Bref, c’est un courant de pensée, une philosophie. Le Pinguiss est un projet, il débute en 2003, lorsque je suis encore lycéen à Yabassi et à Dibombari. J’ai commencé par les concerts scolaires et les soirées culturelles. Ensuite, je suis entré en studio en 2009. Le single est sorti en novembre de la même année, puis tout l’album est sorti en avril 2010, produit pendant le Ngan-Nkam (Festival culturel artistique et traditionnel des peuples du Nkam) par un grand frère André Bang, qui m’a donné un coup de main. J’ai par la suite eu d’énormes difficultés pour lancer la campagne promo, mais avec la grâce de Dieu j’ai pu bénéficier du soutien d’un autre grand frère Valère Mboumtcho, qui de par sa position de président départemental du Conseil national de la Jeunesse du Cameroun dans le Nkam a mobilisé l’essentiel de la jeunesse active du Nkam.
Qu’est-ce que vous éprouvez face au succès du concept ?
Je suis satisfait. Sans vous mentir rien n’a été simple. Il a fallu vraiment beaucoup de travail pour aboutir à ce résultat. Généralement pour avoir un tel résultat il faudrait qu’on appartienne à une grosse écurie de musique. Pourtant, ce n’est pas mon cas. Ce qui nous a permis d’y arriver, c’est tout d’abord la grâce de Dieu et ensuite toute l’équipe a dû vivre le martyre pendant près de deux ans. Certaines personnes disent que c’est la chance, mais tout ceci est le fruit d’un dur labeur.
Quelles sont désormais vos ambitions musicales ?
Pour l’instant mon manager a initié un projet qui consiste à faire la promotion des autres titres de cet album et mettre dans les bacs le remix du « Pinguiss » cette année en collaboration avec d’autres artistes. Mais surtout, je voudrai faire le tour du Cameroun, pour que le Pinguiss continue d’ambiancer les fans et tout le peuple, le plus longtemps possible, comme les Congolais l’ont fait avec le Ndombolo et ensuite les Ivoiriens avec le Coupé-décalé.
Source : Cameroon-Tribune