vendredi 19 février 2010
L’Ascension du Mount Cameroon a lieu demain alors que tout n’est pas fin prêt dans la ville hôte pour accueillir l’événement.
Selon des sources concordantes provenant de la capitale de la région du Sud-Ouest, l’ambiance n’est pas à la fête. Le Maire de Buea Charles Mbella Moki, aurait même demandé le report de la Course de l’Espoir prévue demain 20 février 2010 à Buea. Puisque la commission locale d’organisation de l’événement n’avait toujours pas reçu les fonds relatifs à l’événement jusqu’à mercredi dernier. Sur le terrain, les activités culturelles et commerciales qui devaient avoir lieu pendant toute la semaine précédant l’Ascension du Mount Cameroon 2010 n’ont pas lieu dans la ville de Buea.
En plus, le tronçon de la course allant du Molyko stadium au pied du Char des dieux n’est pas balisé. « L’ambiance dans la ville de Buea est comme d’habitude. Aucune effervescence n’est remarquée au sujet de la Course de l’Espoir prévue ce samedi. Les banderoles annonçant la course sont invisibles dans la ville ; où il n’y a pas d’animation. Il y a une telle démobilisation, au point où, nous qui sommes en plein examens ne sommes même pas au courant d’un tel événement », relate une étudiante de l’université de Buea.
Chiffres
Du côté de la Fédération camerounaise d’athlétisme (Fca) le budget réclamé pour l’organisation de la Course de l’Espoir (140 millions Fcfa) n’avait pas encore totalement été débloqué jusqu’à mercredi dernier. Mais le président Jacques Sébastien Mbous de la Fécathlétisme confirme que la course aura bien lieu le 20 février 2010. Pour cette édition, plus de 700 athlètes nationaux et étrangers dont 2 Kenyans, 2 Ethiopiens, 2 Rwandais et des Français, vont prendre part à cette épreuve d’endurance démarrée en 1973. Chez les messieurs, le vainqueur de l’édition 2009, le Camerounais Ernest Voffo Momo n’est pas certain de rééditer son exploit samedi prochain. « Je n’ai pas travaillé comme il se doit pour remporter cette course. C’est pourquoi j’aborde l’épreuve cette année avec beaucoup d’humilité », explique-t-il en substance. Chez les dames, Yvonne Ngwaya, son pendant féminin de l’année dernière est en lice pour se succéder à elle-même. Outre les catégories messieurs et dames, la rubrique junior et le relais par équipes sont également au programme de cette 15ème édition de la Course de l’Espoir.
Contrairement à l’annonce du président de la Fca qui parlait d’une réduction du parcours pour inclure la Course de l’Espoir dans les courses de montagnes de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (Iaaf), l’ancien parcours a été maintenu. « Nous sommes arrivés à une décision consensuelle entre les autorités traditionnelles locales, les responsables de la Fédération et ceux du ministère des Sports. Cela ne remet pas en cause la proposition de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf) qui demande de ne pas dépasser 2.500 mètres d’altitude sur les courses de montagnes », explique Jacques Sébastien Mbous. Ce dernier conscient du tronçon accidenté du Mont Cameroon à plus de 2500 mètres de hauteur, voulait permettre à cette événement de rester une compétition d’athlétisme dans laquelle on n’a pas besoin d’avoir recours aux objets pour prendre part à l’épreuve.
Menace
« L’Ascension du Mount Cameroon devient de l’alpinisme. Lorsqu’on voit des coureurs s’aider des bâtons pour grimper la montagne et d’autres descendre de la montagne en s’appuyant sur les fesses. C’est pourquoi depuis plus de 30 ans qu’elle existe, la Course de l’Espoir n’a jamais été inscrite parmi les compétitions de montagnes de l’Iaaf », explique Jean Claude Kammogne, entraîneur national des courses de montagne. Mais la modification du parcours annoncée par Jacques Sébastien Mbous a été contestée par les populations et les autorités traditionnelles de la ville de Buea qui ont menacé de perturber la course au cas où l’ancien tracé (38 km) n’était pas maintenu. C’est pour calmer les ardeurs des autochtones de la ville hôte de l’Ascension du Mount Cameroon qu’une réunion de crise tenue à Buea entre les autorités locales et les responsables de la Fédération camerounaise d’athlétisme a permis de revenir au tracé habituel (38km). « Les discussions vont se poursuivre avec les autorités locales. En attendant, l’ancien parcours long de 38 km et qui approche les 4.000 mètres d’altitudes, sera maintenu », conclu le président de la Fca. Toutefois, c’est une affaire à suivre puisque l’idée d’une réduction de parcours n’a pas quitté les responsables de la Fca.
Par Jacques Eric Andjick(Mutataions)