dimanche 10 janvier 2010
C’est un revirement de dernière minute qui a surpris tout le monde ! Après s’être retiré, le Togo va finalement participer à la Coupe d’Afrique des nations.
Le gouvernement togolais avait annoncé samedi le rappel de sa sélection, au lendemain du mitraillage du bus des joueurs dans l’enclave angolaise de Cabinda. Mais les joueurs eux, ont décidé dans la nuit de samedi à dimanche de poursuivre la compétition. "On vient de se réunir avec l’ensemble de la délégation et finalement, nous serons sur le terrain lundi pour affronter le Ghana", a déclaré Alaixys Romao, milieu de terrain de Grenoble, au quotidien sportif l’Equipe. "Des personnes sont mortes pour cette Can, d’autres sont blessées." On ne peut pas les abandonner et partir comme des lâches. Si on reste ici, c’est pour eux. Mais aussi pour ne pas donner satisfaction aux rebelles", a déclaré Alaixys Romao. Cependant, c’est aux autorités togolaises de décider ou non de la participation de leur équipe à la compétition. Un revirement de dernière minute est donc possible avant le premier match.
C’est la confusion ici à Cabinda. Nous sommes devant les grilles de la villa Olympique, là où se trouvent les Ivoiriens, les Burkinabès, les Ghanéens et les Togolais bien sûr. Les militaires nous empêchent d’approcher. Cette villa Olympique ressemble de plus en plus à un bunker, avec des joueurs togolais qui ne sont pas sortis depuis bientôt deux jours, alors que les autres équipes sont allées s’entraîner à l’extérieur.
Chacun essaye de grappiller des bouts d’informations au téléphone avec les joueurs. Sheiyi Adébayor, le capitaine des Eperviers nous a redit il y a quelques minutes que les joueurs souhaitaient jouer. Hubert Velud, l’entraîneur le confirme : « Après tout, le football, c’est notre vie, dit-il, mais il reconnait que la situation n’est pas clarifiée ».
Ce dimanche 10 janvier au matin, ici à Cabinda, les Burkinabès, les Ghanéens, ont laissé entendre qu’ils étaient prêts à boycotter la CAN en solidarité avec le Togo. Des informations contradictoires, d’autant plus que le Premier ministre togolais, Gilbert Hougbo vient de confirmer que l’avion présidentiel avait décollé de Lomé pour venir chercher les joueurs ici, à Cabinda. Et il aurait ajouté que si les joueurs participaient malgré tout à la CAN, ils ne représenteraient plus le Togo. On en est là. Un bras de fer entre les joueurs togolais et les politiques de leur pays.
Source:l’équipe et rfi