mercredi 3 juin 2009
Enregistrés pour un départ volontaire, ils ont fondu dans la nature, ce qui fait craindre des représailles de Malabo.
Ce sont finalement trente un Camerounais qui ont rallié la petite localité de Kyé-Ossi dans le département de la Vallée du Ntem en provenance de Bata en Guinée Equatoriale où ils avaient trouvé refuge après l’ultimatum lancé par les autorités de Malabo qui demandaient aux étrangers en situation irrégulière de quitter leur territoire au plus tard le 26 mai dernier.
Une annonce qui avait amené les Camerounais résidant dans ce pays à l’inhospitalité désormais légendaire, de converger vers le consulat à Bata qui, selon les autorités camerounaises, ont pu négocier des facilités de transport pour le retour au Cameroun. Ainsi, selon Vincent Mbita Obam, le sous préfet de Kyé-Ossi, les candidats au retour volontaire étaient désormais appelés à payer la somme de 6 000 francs Cfa, contre les 50 000 francs qui leur étaient exigés.
Mais le fait marquant de cette expédition, selon le sous préfet de Kyé-Ossi que nous avons joint hier en fin de journée, c’est que sur les 928 candidats enregistrés à l’annonce de l’ultimatum, seuls 342 ont effectivement répondus présents pour regagner le Cameroun. Les 586 autres ayant à nouveau fondu dans la nature.
Repression
Une attitude qui s’expliquerait selon Vincent Mbita Obam par le fait que, contrairement à ce qu’elles annonçaient dans le communiqué adressé aux différentes missions diplomatiques installées dans leur pays le 11 mai dernier, les autorités équato guinéennes n’ont pas mis en application leurs menaces de représailles. Ce qui, de l’avis de l’autorité administrative camerounaise de la localité de Kyé-Ossi, pourrait conduire "à une situation similaire à celle de l’année dernière qui avait conduit les forces de l’ordre équato guinéennes à effectuer des rafles, avec tous les désagréments qui vont avec à savoir, l’extorsion des fonds et des biens, les violences physiques…" une fois que du côté de Malabo, on aura décidé de passer à la phase de répression, ce qui ne saurait tarder selon les autorités camerounaises.
En rappel, dans une note adressée à toutes les missions diplomatiques implantées en Guinée Equatoriale le 11 mai 2009, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie demandait à tous les étrangers en situation irrégulière de quitter ce pays. Il n’était plus question pour ceux-là de chercher une quelconque régularisation de leur situation.
Bien que dans l’attitude des autorités de Malabo, il apparaissait bien clair qu’une certaine classe de ressortissants étrangers était visée. Il est donc à craindre que dans les jours qui viennent, que l’on aboutisse à des exactions comme ce fut le cas l’année dernière lorsque des inconnus avaient attaqué une banque au pays de Obiang Nguema Mbasogo et s’étaient enfuis vers les côtes camerounaises. Pour Malabo, le coupable était tout trouvé. La suite, on la connaît.
JFB(Mutations)