Camair- Co : « Le Dja » parti en grande visite

Hier matin, l’ambiance dans le hangar abritant généralement le Dja (Boeing 767 – 300 ER) était au travail. Le ministre des Finances, Essimi Menye, est venu s’assurer personnellement des bonnes conditions de départ en grande visite de l’avion. Après une matinée faite de vérifications, de petits travaux de maintenance et de formalités diverses, l’avion a décollé à 13 heures 49, avec quarante cinq tonnes de carburant. Ce vol de convoyage était assuré par le commandant testeur Klaus Wittek, avec à ses côtés le commandant Pierre Ndzana. Sous les applaudissements des techniciens et des personnes surprises de voir cet avion en piste. Une équipe d’ingénieurs camerounais va suivre les travaux de maintenance sur place.

La veille samedi, l’anxiété était perceptible sur les visages de la quarantaine de personnes (Liquidation Camair, sécurité, techniciens, etc.) qui se trouvaient sous le hangar qui abritait le Dja. Arrivés la veille, le commandant de bord Klaus Wittek et son copilote, tous deux Allemands, ont procédé d’abord à un contrôle, ensuite à des vérifications en faisant tourner les moteurs et en roulant sur la piste, enfin à un vol d’essai de plus d’une heure.

Les deux navigants allemands sont arrivés une semaine après un autre de leur compatriote venu expertiser l’avion. Samedi, ils sont donc passés aux choses sérieuses. Après avoir visité et contrôlé le Dja, ils sont montés à bord pour approfondir les vérifications. A 14 heures 41, une fois le camion d’intervention des pompiers de l’aéroport sur les lieux, ils lancent le moteur droit de l’avion, deux minutes plus tard ce sera le moteur gauche. On entend plusieurs fois les réacteurs monter en régime ou plutôt baisser. Et ça dure près de trente minutes. L’avion peut alors faire un tour sur la piste de l’ancien aéroport. Et pousser une fois de plus ses réacteurs. Retour sur l’aire de stationnement pour de petits travaux : remplacement d’un pneu du train arrière gauche, graissage, etc.

Peu après 17 heures 30, l’avion quitte l’aire de parking et se dirige vers la piste principale. Les deux Allemands sont aux commandes. Avec à leurs côtés le commandant Pierre Ndzana qui a effectué le dernier vol qui a ramené cet avion à Douala il y a quinze mois, en mars 2008. La petite troupe qui a assuré la maintenance retient son souffle. A 17 heures 43, le Dja décolle. Il réapparaît quarante minutes plus tard. Il atterrit. Non, il effectue plutôt un « touch and go ». L’avion touche la piste et repart aussitôt. L’équipe de maintenance savoure. L’équipage ne peut se livrer à cet exercice délicat du « touch and go » que s’il a totalement confiance en l’appareil. Cinq minutes plus tard, le Dja revient. On croit qu’il atterrit définitivement cette fois. Que non ! Encore un « touch and go ». A 18 heures 49, il atterrit et regagne sa position habituelle vers le hangar.

Au sol, on attend le verdict de l’équipage. Mais un ingénieur, à travers le hublot, met fin au suspens. Son pouce levé et le sourire qu’il affiche indique à ses collègues au sol que tout est ok. L’avion peut voler. L’équipe de maintenance estime avoir remplit sa mission de préservation du Dja.

Parti hier, le Dja devrait revenir dans quatre semaines. Après une grande visite qui le remettra à neuf. Pour un peu moins d’un milliard de francs. Restera alors à l’utiliser. Selon la décision qui sera prise par le chef de l’Etat.

Par R. D LEBOGO NDONGO