vendredi 29 janvier 2010
Faciles vainqueurs des Fennecs (4-0), les Pharaons disputeront leur troisième finale d’affilée, dimanche contre le Ghana.
L’Egypte défendra dimanche à Luanda son titre de championne d’Afrique. Vainqueur en 2006 chez elle, elle avait conservé son bien il y a deux ans au Ghana, au pays de l’or. En 2010, les Pharaons frappent à la porte de l’histoire. En cas de victoire dimanche, face au Ghana, l’Egypte sera la première nation africaine à avoir remporté trois fois d’affilée la Coupe d’Afrique des nations. Elle ajoutera alors une huitième couronne à son copieux palmarès. Hamed Hassan et ses coéquipiers se sont baladés hier à l’Estadio Nacional d’Ombaka (Benguela). Ils ont infligé une sévère correction à une équipe algérienne sans âme qui termine la compétition comme elle avait commencé le tournoi. Les Fennecs avaient essuyé une raclée face au Malawi (3-0).
Et du coup, après avoir creusé les mines d’or du Ghana il y a deux ans, les Pharaons ont lancé depuis le 11 janvier, date de leur entrée en compétition face au Nigeria, l’exploration du sous-sol angolais, riche de pétrole. Hier, ils ont extrait quatre barils de football à Benguela, ville transformée en un véritable champ pétrolifère pour Hassan Sheahata et ses poulains. Hosni, premier buteur sur penalty, a été le premier ingénieur à descendre dans le puits. Le milieu de terrain était suivi à l’entame de la seconde période par Zidan, puis par Abdelshafi et aux arrêts de jeu par Gedo. L’Egypte a démontré qu’elle était puissante et qu’elle ne méritait pas de regarder la Coupe du monde 2010 à la télé. La faute à qui ? A cette Algérie qui s’était transformée sur le chemin d’Afrique du Sud en « coupeur de route le 18 novembre dernier à Khartoum (Soudan), ville qui avait servi de cadre au match d’appui ayant départagé les deux pays.
L’Egypte n’a pas simplement pris une revanche. Elle s’est entraînée pour la finale qu’elle disputera dimanche à Luanda face au Ghana. Les Pharaons passent les mondialistes africains en revue. Après le Nigeria (3-1), le Cameroun (3-1), l’Algérie (4-0), le Ghana, quadruple vainqueur de la Can, testera son niveau dans 48h face à cette machine égyptienne qui broie tout son passage, avec des scores qui font peur. Hier, les Fennecs, réduits à huit, après l’expulsion de deux de ses défenseurs, de son gardien de but, presque dépassés par la tournure des évènements, ont assisté en spectateurs résignés, comme leurs fans, à l’extraction du football égyptien qui sera peut être sacré dans quelques heures meilleur producteur de football africain.
Par Brice MBEZE(CT)
Un peu d’histoire
Le 10 février 1957 à Khartoum, quatre pays auraient dû prendre part à la première édition de la Coupe d’Afrique des nations. Mais l’Afrique du Sud fait faux-bond. Le régime de l’apartheid ne pouvant pas concevoir qu’une équipe multiraciale joue sous ses couleurs comme l’exigent les trois autres pays. Seuls l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan participent donc à la compétition. Le premier règlement de la CAN prévoit un tournoi par élimination directe. Le tirage au sort déjà effectué avec l’Afrique du Sud avait donné comme programme des demi-finales Egypte-Soudan et Ethiopie-Afrique du Sud. Les Éthiopiens estiment donc qu’ils ont gagné par forfait contre l’Afrique du Sud. Leur argumentation est acceptée. Le premier match de la CAN se joue donc entre Soudanais et Égyptiens. Ces derniers s’imposent sur le score de 2 buts à 1. Les Égyptiens ouvrent le score, les Soudanais rétablissent la parité, avant de s’incliner sur un but de Ad-Diba, la grande vedette du tournoi. Le 16 février, il est l’auteur des quatre buts de l’Égypte qui bat en finale l’Éthiopie (4-0) et remporte le premier trophée offert par Abdelaziz Abdallah Salem, un des pères fondateurs de la Confédération africaine de football. Et Dimanche prochain, l’Egypte est bien parti pour un 7ème sacre. Le 3ème d’afillée.
Par Duvalier Kamdoum Soh