mardi 30 mars 2010
Les assaillants ont investi la brigade militaire de Bamoso vers trois heures lundi matin et emporté armes et munitions.
La rédaction du quotidien Mutations à Yaoundé a été informée au cours de la matinée de lundi, 29 mars 2010 par des populations de la zone de Ekondotiti. D’après cette nouvelle confirmée par d’autres sources indépendantes, la brigade camerounaise de gendarmerie de la localité de Bamoso a été investie dans la matinée du lundi, 29 mars 2010. Des sources concordantes situent à trois heures du matin, le moment de l’attaque au cours de laquelle les assaillants auraient emporté des armes et munitions de l’armée camerounaise. Toujours selon les mêmes sources, l’attaque de lundi matin aurait abouti à la prise d’otage d’un bâtiment pour le moment non identifié.
D’après d’autres sources, le capitaine du bateau et le reste de son équipage auraient été pris en otage. Selon des indiscrétions, l’attaque de Bamoso (Bakassi) aurait été revendiquée par les rebelles de la région nigériane de Calabar, qui exigent une rançon de 700 millions de Fcfa aux autorités camerounaises. A Yaoundé, les autorités n’ont pas officiellement fait part de cette énième attaque des unités camerounaises à Bakassi et disent ne pas être au courant d’une quelconque demande de rançon. Toujours est-il que des sources proches du ministère délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) et généralement bien informées confirment la nouvelle sur l’attaque de la brigade de gendarmerie de Bamoso.
"Les informations en notre possession nous autorisent à dire que les assaillants n’ont pas fait de victime humaine. On n’enregistre pas non plus de dégâts matériels. A notre niveau, nous ne sommes pas au courant de la prise d’otage du bateau et de ses occupants dont vous parlez. Nous continuons d’ailleurs de collecter le maximum d’informations à ce sujet", fait savoir lundi soir, une voix autorisée du Mindef à Yaoundé. Selon des indiscrétions, au cours de la journée d’hier, lundi, des missions de l’armée camerounaise ont été dépêchées dans la zone visée pour une intensification des mesures de sécurité et recueillir d’amples informations. Jusque tard dans la soirée de lundi cependant, aucune source officielle camerounaise n’avait souhaité s’exprimer sur la question.
Stratégies
Au ministère délégué à la présidence de la République chargée de la Défense, l’on a appris que le chef du département, Edgar Alain Mebe Ngo’o, et l’Etat major des armées multipliaient des réunions et envisageaient "des stratégies les plus appropriées pour mieux aborder la situation". Un proche collaborateur du ministre de la Défense, approché lundi après-midi, a laconiquement souligné n’être pas au courant de cette nouvelle.
Un autre a reconnu que la brigade de gendarmerie de Bamoso avait été attaquée vers trois heures lundi matin. D’après des éléments en sa possession, les assaillants sont arrivés par la mer et ont attaqué l’unité sans faire de victime. Ils sont repartis, assure-t-il par la mer "à bord des embarcations rapides".
Les attaques et prises d’otages sont devenues monnaie dans le golfe de Guinée et notamment la péninsule de Bakassi depuis au moins la rétrocession de cette presqu’île querellée par le Nigeria au Cameroun. Le 12 mars dernier par exemple, sept ressortissants chinois ont été pris en otage par un groupe se présentant comme l’Africa Marine Commando (Amac). Sans véritablement être dans le secret de leur libération, ils ont été élargis le 17 mars 2010 alors que les parties camerounaises et chinoises disaient n’avoir pas payé de rançon. L’insécurité se lit un peu partout sur la péninsule de Bakassi. En dépit des mesures de sécurité spécialement prises par les autorités camerounaises, la sérénité n’est pas de mise. Lors du récent séjour du chef d’Etat major de l’armée camerounaise, le général René Claude Meka, l’on a pu observer que tous "les hommes", des simples soldats aux officiers de haut rang, étaient sur les dents.
Par Léger Ntiga(Mutations)